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Le Festival de Cannes vu par deux étudiants en BTS Audiovisuel…

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« Oh ! J’ai serré la main de Dexter ! ». Roxanne Bois a 19 ans. Elle est étudiante en première année de BTS Audiovisuel option métiers de l’image, à Cannes. Premier festival, premières impressions, première conclusion : « Le Festival de Cannes, c’est compliqué ! »

Une première expérience professionnelle pour Roxanne

« En première année, on est placé dans des stages, un peu partout, dans toutes les boites du festival. Certains travaillent à Hollywood Reporter, d’autres dans des télévisions étrangères. Moi, je suis à la 15aine des réalisateurs. Je suis chargée de filmer tout ce qui est interviews pour le site de la 15aine et qui va ensuite aux archives. Je filme aussi tout ce qui est des rencontres avec les réalisateurs et entre les réalisateurs et le public. ». Ce stage lui permet, selon ses propres termes, « de vivre le festival comme quelque chose de très important » et d’avoir une réelle expérience professionnelle puisque les personnes chargées d’interviewer les réalisateurs ne sont pas cadreurs du tout. Ils ont les connaissances culturelles et le statut pour poser les bonnes questions, elle, la technique et la maitrise de la caméra.

Frédérick Wiseman, Jim Mickle ou encore Micheal C. Hall… Roxanne rencontre du beau monde depuis une semaine, mais se dit trop timide pour sortir de l’ombre de sa caméra et aller leur parler. « Et puis, ils ont peu de temps et beaucoup d’autres rendez-vous après nous ! ».

« Le Festival de Cannes, c’est avant tout un marché du film. Les gens viennent y rencontrer des futurs producteurs, diffuseurs, partenaires… Ce que l’on voit à la télévision, n’est qu’une infime partie du Festival. »

Complexe à en perdre la tête

Pour Roxanne, le festival c’est donc beaucoup de gens sur la Croisette : « Même après 22h, il y a encore du monde dans la rue. Et franchement, à Cannes, c’est assez exceptionnel ! ». C’est aussi beaucoup d’embouteillages et une multitudes de compétitions, de sous-compétitions, de festivals et d’accreditations différentes dont on ne sait jamais exactement à quoi elles donnent accès ou non. Bref, « c’est compliqué ! Mais il y a toujours possiblité de tricher. Par exemple, mon accréditation me donne uniquement accès à la 15aine des réalisateurs, mais je sais qu’en journée, si je passe par une certaine porte et qu’il y a un vigile précis, comme il n’y connaît rien en accréditations, il nous laisse quand même rentrer dans le Grand Palais où il y a du Nespresso trop bon qui est servit gratuitement à volonté et des toilettes ! »

Un défi supplémentaire face aux examens

Théo Ivanez est quant à lui en 2ème année de BTS Audiovisuel, dans la même option que Roxanne. Mais cette année, ce n’est pas le stage qui occupe son festival, mais les révisions et les examens. « J’essaie quand même d’organiser mes révisions de façon à pouvoir aussi profiter du festival ». En examen ou en révision la journée, Théo revêt son costard nœud pap’ le soir et descend sur la Croisette en quête de billet. « On y va habillé comme si on avait des invitations sauf que lorsqu’on arrive, on se met sur le côté et muni de notre plus beau sourire et d’une pancarte demandant une invitation, on attend. Sur la mienne j’ai écris en plusieurs langues, même en chinois ! On sait jamais. Et puis, ça attire l’œil des gens, c’est marrant. »

Du magique à la banalité ?

« C’est mon 3ème festival mais je me rappelle la première fois que je suis venu, c’était magique ! Forcément, je faisais partie des bados qui viennent pour voir l’aspect people qu’on nous montre à la télévision. L’année d’après, j’y suis retourné, mais cette fois-ci, en tant que stagiaire et étudiant au BTS de Cannes. C’était différent. Ça perd de son charme quand on se retrouve de l’autre côté du décors. On trouve ça normal et ça devient totalement banale de suivre toute la journée de grandes stars. Pour nous, ce sont avant tout des clients qu’il faut fimer. Mais tout de même, il y a toujours un truc qui fait que ça reste LE Festival de Cannes. »

Pour lui, le festival, c’est une foule de gens sur leur 31 pendant 10 jours. « Tout le monde est bien habillé. On y croise aussi beaucoup de célébrités ; le problème, à force, c’est qu’on croit que tout le monde est célèbre. Des fois tu regardes un mec en costard, en te demandant dans quel fim tu l’as déjà vu et en fait, c’est juste le boucher du coin qui est de sortie ». « Oui, l’autre jour des collégiens me fixaient en disant : mais attends, elle joue pas dans…tu sais dans…euh…oh ! Je sais plus… Et moi je me disais : non mais n’importe quoi les gars, ça se trouve on est dans le même bahut ! », s’amuse Roxanne.

Marianne Fenon est à Cannes avec une vingtaine de camarades étudiants à l’Université Paris VIII à Saint-Denis. Suivez-les sur Clap 8

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