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Le tunnel sous la Manche, 20 ans après: une expérience unique au monde

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JOLPress : La construction et la gestion du tunnel ont été problématiques les premières années (coût des travaux, dette, actionnaires qui ont tout perdu…), qu’en est-il à présent ?
 

Corinne Menage : Eurotunnel est parvenu à l’équilibre de ses comptes et distribue depuis deux ans un petit bénéfice à ses actionnaires. Donc nous sommes vraiment sortis complètement de la forte zone de turbulence financière que nous avons traversée dans les années 1990.

L’infrastructure n’a jamais connu de problèmes graves et est très bien gérée. Techniquement, c’est une prouesse quotidienne.

JOLPress : Le nombre d’utilisateurs du tunnel continue t-il d’augmenter ?
 

Corinne Menage : Il y a trois sortes de trafics : les navettes, les trains de passagers (Eurostar) et ceux de fret.

Les navettes fonctionnent bien et pour l’Eurostar, après un départ un peu plus lent que prévu, nous observons également une progression régulière.

Nous venons de passer le cap des 10 millions de passagers par an. Par contre cela a été extrêmement difficile pour le fret, nous sommes restés longtemps très en dessous des prévisions.

Mais à la suite d’une initiative d’Eurotunnel pour promouvoir le développement du fret dans le tunnel, nous sommes repartis sur une pente ascendante. Cela reste malgré tout moins bien que ce que nous avions prévu.

JOLPress : Quels sont les projets pour l’avenir ?
 

Corinne Menage : Nous sommes dans un contexte européen de libéralisation du système ferroviaire, qui permet d’introduire de nouveaux acteurs sur le marché.

Le trafic passager a été ouvert à la concurrence le 13 décembre 2009 mais pour l’instant, Eurostar est toujours en position de monopole.

Une évolution voulue par certains – et en tout cas prévisible – serait que des concurrents apparaissent sur les lignes existantes actuellement – Bruxelles Paris Londres– soit sur d’autres lignes ailleurs en Europe.

Nous pourrions imaginer des trains au départ de la Suisse, de l’Italie… Dans un rayon qui permettrait de rester en compétition avec l’aérien bien sûr.

JOLPress : D’autres pays ont-ils manifesté leur interêt pour un projet similaire ?

Corinne Menage : J’ai eu le plaisir de participer à une visite de haut niveau avec des responsables chinois intéressés par le fonctionnement du tunnel et sa gestion. J’ai également été associée à un projet pour relier Singapour à la Malaisie.

Le tunnel est une expérience unique au monde de conception gérée par deux Etats conjointement.

C’est normal que d’autres pays s’y intéressent, surtout maintenant qu’il fonctionne bien économiquement.

 
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