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Les noces de Bronze de la diplomatie franco-azerbaïdjanaise

Pour sa tournée caucasienne, François Hollande a décidé de commencer par l’Azerbaïdjan. Un pays qui tisse des relations fortes avec la France depuis déjà 22 ans. Les enjeux énergétiques liés aux grandes réserves de gaz azerbaïdjanaises ont naturellement été au cœur des discussions entre les présidents des deux pays et François Hollande a affirmé sa volonté de renforcer les partenariats franco-azerbaïdjanais.

Visite de François Hollande : l’énergie au cœur des discussions

Première étape de la tournée caucasienne de François Hollande : l’Azerbaïdjan. Le président français s’est arrêté les 11 et 12 mai derniers à Bakou, la capitale azerbaïdjanaise, pour y rencontrer son président, Ilham Aliev. Après une cérémonie d’accueil officielle et plusieurs entretiens en tête à tête, les deux chefs d’État se sont rendus au forum d’affaires franco-azerbaïdjanais.

Une rencontre entre des chefs d’entreprises des deux pays où le sujet de l’énergie a pris une place prépondérante dans ce pays qui possède « près d’un siècle de réserves » de gaz, comme l’a souligné son président. En parallèle, la dépendance énergétique des pays de l’Union européenne envers la Russie cristallise de plus en plus de tensions et François Hollande ne peut pas l’ignorer.

Avec 1 million de barils de pétrole raffinés chaque jour et 30 millions de m3 de gaz produits chaque année, l’Azerbaïdjan a sans nul doute les moyens d’y remédier. Deux projets de gazoducs sont aujourd’hui à l’étude. Bakou propose de passer par le « corridor sud » et d’acheminer du gaz du gisement azerbaïdjanais Shah Deniz à l’Italie et la Grèce. En parallèle, un gazoduc fourni en partie par l’Azerbaïdjan et reliant la Turquie à l’Autriche devrait être mis en service en 2017.

Des projets qui pourraient bien insuffler à la France et à l’Union européenne un nouveau souffle économique bienvenu aujourd’hui. François Hollande a d’ailleurs confirmé lors d’une conférence de presse avec Ilham Aliev son souhait de développer des projets communs avec l’Azerbaïdjan. En matière de collaboration, rappelons que les deux pays n’en sont pas à leur coup d’essai. Des collaborations fortes se sont tissées à travers les années, tant et si bien que la diplomatie franco-azerbaïdjanaise fête cette année ses noces de Bronze.

22 ans de coopération économique que François Hollande souhaite renforcer

Deuxième pays à avoir reconnu l’indépendance de l’Azerbaïdjan en 1991, la France ouvre sa première ambassade à Bakou le 16 mars 1992, il y a tout juste 22 ans. Deux ans plus tard, l’Azerbaïdjan fait de même en France. Les échanges économiques entre les deux pays se développent vite et l’Azerbaïdjan est aujourd’hui le pays du Caucase qui entretient les relations commerciales les plus fortes avec la France. Entre 2010 et 2011, les échanges entre les deux pays dépassent le cap des 3 milliards d’euros et augmentent de 138 %.

La France importe en 2012 pour 1,68 milliard d’euros de pétrole azerbaïdjanais. Ses exportations dans le pays augmentent de 26,5 % cette même année et de 61 % entre 2012 et 2013. Les partenariats entre la France et l’Azerbaïdjan sont nombreux, mais ils restent tout de même limités lorsqu’ils sont mis en perspective avec le fort développement qu’a connu l’Azerbaïdjan ces dernières années. Alors que son PIB par habitant a augmenté de 4,4 %, les tentatives du pays pour diversifier son économie, trop centrée sur le gaz et le pétrole, semblent avoir été fructueuses et le secteur non-pétrolier a augmenté de 9,8 %.

« Une référence de croissance pour le reste du monde » dont les partenariats avec la France devraient bientôt prendre « une nouvelle direction », a déclaré François Hollande lors de son passage au Forum Economique de Bakou. Une visite qui promet la signature de nombreux contrats entre les entreprises des deux pays. « Ce qui vient de se produire est une première étape et ensemble, les autorités de nos deux pays pourront opérer ce développement commun entre la France et l’Azerbaïdjan pour les dix prochaines années » a-t-il conclu avant de remercier l’Azerbaïdjan pour sa confiance envers la France.

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