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Loi de lutte anti-tabac: ce que mijote Marisol Touraine

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Les mesures envisagées par Marisol Touraine n’ont pas toutes fait leurs preuves dans les pays où elles sont appliquées. Crédit : Shutterstock 

 

Marisol Touraine a décidé de lancer une nouvelle offensive dans la guerre contre le tabac, comme le révèle le Figaro vendredi 30 mai 2014. Au programme, des changements qui devraient inciter les fumeurs à arrêter plutôt que de les punir en augmentant les prix.

Le modèle australien

Première mesure phare – et hautement symbolique -, l’arrivée dans les bureaux de tabac de paquets « neutres » ou « génériques », c’est à dire ne comportant aucune marque ou logo. Ils seraient entièrement recouverts de photos chocs et de messages de sensibilisation, comme cela se fait déjà en Australie. La mesure n’a eu quasiment aucun effet sur la consommation selon les chiffres des experts australiens.

Deuxième point fort qui pourrait changer beaucoup de choses pour les malades : des recours collectifs ou actions de groupe (« class actions ») contre les grandes compagnies de tabac, accusées d’encourager la consommation.

Avec ce dispositif, introduit en France par la loi sur la consommation ou loi Hamon, ceux qui souhaitent attaquer en justice les géants du tabac pourront le faire en groupe comme cela se fait aux Etats-Unis. Pour un proche du dossier, il s’agit de « franchir une nouvelle étape dans le droit des malades. » Néanmoins, le concept de « class action » à la française restant assez flou et mal défini, rien n’indique que l’industrie du tabac puisse se sentir menacée par une telle mesure.

Plus d’aides pour arrêter

Troisième point de cette annonce, l’interdiction d’utiliser les cigarettes électroniques (ou vapoter) dans les lieux publics, comme pour les cigarettes classiques. Les risques liés au vapotage n’étant pas encore définis, il s’agit plus de prévention contre l’utilisation d’un objet dont personne ne peut évaluer avec précision le degré de dangerosité. Les cigarettes électroniques continueraient à être vendues librement et leur publicité autorisée.

Dernière mesure, qui cette fois fera plaisir aux fumeurs souhaitant arrêter, le triplement des aides au sevrage. Actuellement fixé à 50 euros, le forfait pour l’achat de substituts nicotiniques passerait à 150 euros pour les moins de 30 ans, les malades du cancer et les bénéficiaires de la CMU (couverture maladie universelle). Comme le souligne l’article du Figaro, « il s’agit là d’une victoire des laboratoires pharmaceutiques sur les partisans de la cigarette électronique. »

Ces mesures devraient être présentées officiellement le 17 juin, le temps peut-être de les étoffer un peu.

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