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Mamadou Sakho: symbole de la dynamique bleue

Les sélections passent et un sourire, une attitude interpellent de plus en plus. Un leader d’à peine 24 ans dont la progression et la maturité ont fini par forcer le respect de ses pairs et de ses compatriotes. Mué en homme providentiel du barrage face à l’Ukraine où il inscrira un doublé, il fait désormais presque figure d’incontournable d’un groupe France qui se rendra au Mondial du 12 juin au 13 juillet. Portrait de Mamadou Sakho, symbole de l’union retrouvée des Bleus avec leur public.

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Intervention impeccable de Sakho devant un attaquant biélorusse. Le défenseur de Liverpool est parvenu à progresser au sein de l’EDF et à s’imposer, au détriment d’Adil Rami notamment. (shutterstock.com)

JOL Press dresse le portrait d’un jeune joueur attachant, modèle de perséverance et de remise en question.

La jeunesse parisienne

Né de parents sénégalais et cadet de six enfants, Sakho rejoint le centre de formation du Paris Saint-Germain à douze ans. Il grandira au sein du club de la capitale : onze ans de bons et loyaux services à travers toutes les équipes de jeune jusqu’à son passage en pro ; il y est d’ailleurs systématiquement capitaine. Il est signé chez les pros lors de la saison 2007-2008 et n’a alors que dix-sept ans. Quelques semaines plus tard, un 20 octobre 2007, Paul le Guen désigne Mamadou capitaine pour sa première titularisation en Ligue 1. Il devient ainsi le plus jeune capitaine de l’histoire de la Ligue 1.

Il aura tout vécu avec le PSG : les années maintien avec Paul le Guen, la transition QSA et la consécration d’un titre de champion de France en 2012. Entre temps, Sakho connaît ses premières capes en équipe de France et goûte au parfum de la Ligue des Champions. Un changement de dimension peut-être trop brutal pour le natif de la Goutte d’Or : il ne parvient pas à s’imposer dans la charnière centrale entre l’incontournable Thiago Silva et le véteran Alex, malgré le soutien d’Ancelotti et des supporters du Parc.

Mamadou Sakho doit alors gérer une immense frustration : il estime que sa légitimité au sein du club n’est pas respectée à sa juste valeur. Ajoutées à cela plusieurs incartades comme lorsqu’il en était venu aux mains avec un journaliste du Parisien fin 2010, et « Mamad » sort petit à petit des plans du PSG. Le club annonce l’été dernier qu’il ne compte plus sur son défenseur pour la saison prochaine : il est transféré dans la foulée à Liverpool pour 19 millions d’euros.

Remise en question et consécration

Les supporters ne comprennent pas la décision des dirigeants parisiens, qui se séparent d’un pur produit du club, dont l’amour du maillot bleu et rouge ne souffrait aucune contestation. En témoigne ses adieux émouvants au Parc des Princes le 22 septembre dernier, en marge de PSG-Monaco. La page se tourne pour le grand défenseur, qui n’a tout de même pas tout perdu au change : il arrive dans le club légendaire de Liverpool, où il retrouvera une concurrence féroce dans l’axe entre Daniel Agger et Martin Skrtel.

L’ancien capitaine parisien connaît une saison mitigée chez les Reds, jalonnée par quelques blessures et contreperformances. Liverpool finit tout de même deuxième de Premier League, son meilleur classement depuis l’exercice 2008-2009. Sakho y étoffe son mental, sa discipline et son professionnalisme. « J’ai franchi un palier à Liverpool ; dans un club aussi exigeant tu n’as pas le choix ». Il n’avait pas non plus eu le choix de rester au PSG. « J’ai serré les dents. Parfois il faut apprécier là où on est. Je suis un privilegié et Liverpool est ambitieux ».

Mais le déclic Sakho intervient en même temps que celui de l’équipe de France. Remplaçant lors de la débâcle de Kiev (2-0), Deschamps aligne l’ancien parisien d’entrée aux côtés de Raphaël Varane. L’Equipe France est transfigurée, le Stade France s’apprête à vibrer : après l’ouverture de score de Benzema, Sakho inscrit un doublé épique et peu orthodoxe ; les Bleus auront souffert mais verront le Brésil. « Mamad » s’est mué en héros, en leader pour l’amour du maillot tricolore. Et si l’on regarde son parcours, c’était presque écrit. En attendant d’autres pages, plus belles encore, à commencer par le Mondial, son rêve de gosse.

Un article d’Hugo Bruchet pour JOL Press

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