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Mécénat culturel : la fin des fonds publics ?

Pour beaucoup d’entrepreneurs, il s’agit de donner du sens à leur réussite. Certaines entreprises y voient un moyen de construire une stratégie d’image ou de fédérer leurs équipes. Même si le secteur culturel n’attire qu’un quart des dons, il accueille souvent les opérations les plus spectaculaires. En dix ans, la loi Aillagon a permis l’acquisition par l’Etat de 67 œuvres majeures, pour un montant total de 170 millions d’euros. De son côté, le spectacle vivant suscite l’intérêt d’un grand nombre de mécènes. Mais ces dispositifs ont un coût. Le «coût fiscal» de la loi Aillagon est passé de 90 millions d’euros en 2004 à 635 millions en 2014, et dans le même temps, le nombre des bénéficiaires, de 6500 à 32000. En cette période de rigueur budgétaire, les entreprises redoutent un coup de rabot. La crise économique les oblige à modifier leur stratégie de mécénat.

De nouvelles tendances apparaissent, comme le développement du mécénat populaire ou du financement participatif. Contraintes de réduire leurs budgets, les entreprises privilégient des projets de petite taille, mais très innovants ou associant plusieurs thématiques, comme la culture, la solidarité et le sport. Grâce à la mobilisation des chambres de commerce et des notaires, des PME investissent dans un mécénat de proximité, qui est aussi un moyen de soutenir l’activité locale. De nouvelles dispositions législatives et communautaires devraient permettre de simplifier les règles dans les domaines du patrimoine, du bénévolat ou des fondations, tout en encadrant les contreparties de mécénat.

En plus d’être facteur d’épanouissement et de lien social, la culture est un secteur économique majeur pour la France. Avec 57,8 milliards d’euros de valeur ajoutée, elle représente aujourd’hui 3,2% du PIB, soit plus que l’automobile ou les télécommunications. N’hésitons plus: cultivons-nous!

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