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Place Syntagma: le «symbole de la démocratie» à Athènes

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C’est l’une des places les plus célèbres d’Athènes. Les touristes s’y pressent pour voir la tombe du Soldat inconnu. Mais, depuis le début de la crise en Grèce, la place Syntagma, située en face du parlement à Athènes, est devenu un lieu symbolique où les Grecs expriment leur colère et indignation contre les plans d’austérité à répétition.

« Symbole de la liberté d’expression »

« Syntagma Square est une place emblématique à Athènes, car c’est le symbole de la démocratie et de la liberté d’expression », m’explique Anastasia Crysanthopoulou, étudiante en sciences politiques à Athènes, rencontrée en face du Parlement alors qu’elle attend son bus.

« Pour bien comprendre l’importance de cette place, il faut se pencher sur l’Histoire grecque, lorsque le 3 septembre 1843, ici-même, à Syntagma Square, en face du palais royal – qui est aujourd’hui le Parlement – la foule a exhorté l’établissement d’une Constitution au royaume de Grèce ». Le Coup d’Etat du 3 septembre a donc donné une portée symbolique à la place Syntagma qui représente aujourd’hui « la constitution » dans l’imaginaire collectif.

Depuis, presque toutes les manifestations se déroulent ici, sur la « place de la Constitution ». Située en face du parlement héllénique, « cette place donne l’impression aux gens que leur revendications seront entendues directement par les politiques », continue Anastasia Crysanthopoulou.

Suicide de Dimitris Christoulas

Depuis le début de la crise, la place Syntagma à Athènes a été le théâtre de nombreuses manifestations, rassemblements et sit-in organisés contre les plans de rigueur successifs exigés par l’Union européenne. En 2011, des milliers de personnes rebaptisées « les indignés grecs » s’étaient rassemblées devant le parlement hellénique pour protester contre les mesures d’austérité du gouvernement.

Un an plus tard, en avril 2012, la place s’est littéralement embrasée, après le suicide de Dimitris Christoulas. Ce pharmacien à la retraite s’est tiré une balle dans la tête sur la place bondée pour témoigner de la situation catastrophique du pays et la douleur de tout un peuple.  

Vidéo d’émeutes à Syntagma Square, en face du Parlement à Athènes, après la mort de Dimitris Christoulas :

Conditions de vie des jeunes

Alors que certains politiques et médias pointent une « amélioration » des comptes publics en Grèce, l’étudiante confie ne pas voir d’évolution positive au quotidien : après six années de récession, « les conditions de vie sont encore très dures pour les Grecs, notamment pour les jeunes… Le niveau de vie a dramatiquement diminué ici », déplore-t-elle. « Avec l’explosion du chômage, les Grecs ne voient plus l’intérêt de faire des études ici, et souhaitent trouver un emploi à l’étranger ».

La crise oblige les jeunes à rester tard au domicile familial et modifie les relations humaines : se marier et avoir des enfants n’est plus leur priorité aujourd’hui, dans un pays où un jeune sur deux est sans emploi.
 

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