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Pourquoi le football espagnol domine l’Europe

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Hier soir, le FC Séville a vaincu le Benfica Lisbonne aux tirs aux buts pour s’adjuger l’Europa League au Juventus Stadium. L’Espagne est donc assurée de réaliser le doublé européen, en attendant le bouillant derby madrilène en finale de la Champions League samedi 24 mai. Malgré la crise économique qui traîne en longueur et une concurrence féroce à travers le Vieux Continent, le football espagnol continue de tutoyer les sommets européens. JOL Press décrypte le phénomène ibérique.

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L’Atlético Madrid: un bel exemple de la domination espagnole. (shutterstock.com)

A l’issue d’une séance de tirs aux buts qui a vu deux Benfiquistes manquer leur tentative, Kevin Gameiro a libéré les quelque 10 000 supporters andalous présents à Turin. Comme en 2006 et en 2007, les Sevillans ont soulevé la « petite » Ligue des Champions, perpétuant ainsi la malédiction lisboète (huit finales européennes perdues depuis 1962).

L’Espagne, reine d’Europe des années 2000

La domination espagnole a été sans partage cette année sur la scène européenne : deux clubs en demi-finales de chaque compétition, et l’assurance du doublé, en attendant de savoir qui remportera la bataille de Madrid. Forte de ses 8 places qualificatives dans les compétitions européennes (4 en Champions League, 4 en Europa League), la Liga est omniprésente. On rappelle que la répartition des billets européens se fait en fonction de la régularité des équipes d’un championnat au plus haut niveau de ces compétitions.

L’occasion de revenir sur les palmarès de le C1 et de la C3 et de faire le constat suivant : l’Espagne est la grande nation des années 2000. Les Galactiques madrilènes remportaient 3 fois la Coupe aux grandes oreilles entre 1998 et 2002, puis c’est le grand Barca qui écœurait  la concurrence, remportant la compétition trois fois (2006, 2009 et 2011).

Mais c’est dans l’ombre du Graal d’Europe que les Espagnols ont été les plus impressionnants : depuis 2004 et le sacre du FC Valence face à l’Olympique de Marseille, l’Espagne a moissonné six des onze dernières éditions ! Et parmi ces finales, on retrouve deux derbys ibériques (FC Séville-Espanyol Barcelone en 2007 et Atlético Madrid-Athletic Bilbao en 2012).

Les clés d’une telle domination

La finale de la Champions League mettra aux prises deux clubs madrilènes. Une première dans l’histoire de la C1. Ces deux clubs méritent leur place tout en haut de l’Europe ; surtout l’Atlético de Madrid. On a presque un sentiment de malaise lorsqu’on se rappelle que les Colchoneros ont débuté l’exercice 2013-2014 avec le même budget que l’OL et inférieur à celui de l’OM.

On peut isoler trois facteurs déterminants. Tout d’abord, les immenses progrès de la Roja sur la scène internationale démontrent que l’Espagne du football est passée dans une autre dimension. Si bien qu’ils ont imposé leur griffe dans le monde entier ; on est désormais familier du jeu espagnol : possession de balle, redoublement des passes, patience redoutable. La Liga a par conséquent bénéficié du succès de la Seleccion (Euro 2008 et 2012, Coupe du Monde 2010) et l’on considère désormais que c’est le championnat le plus relevé avec la Barclays Premier League.

On pouvait penser que la domination sans partage du Real et du Barca depuis bientôt dix ans aurait eu un impact négatif sur le reste des pensionnaires de la Liga. C’est tout le contraire ; cela a poussé certaines équipes comme Valence, l’Atletico, Seville ou encore Villareal à consacrer leur énergie à l’Europe pendant que les rivaux mythiques se disputaient le championnat. En 2006, les joueurs du sous-marin jaune de Villareal étaient passés tout près de l’exploit en tombant en demi-finales de la C1 face aux Gunners d’Arsène Wenger.

Enfin, la culture de la gagne « à l’espagnol » semble la raison principale de ce succès. Outre les ogres madrilène et barcelonais qui vivent avec un budget ahurissant, la majorité des clubs de Liga possède de modestes finances. On le disait plus haut, l’Atlético Madrid, en passe de réaliser un doublé historique championnat-Champions League, est à peine plus riche que le club de Jean-Michel Aulas. L’OL, en ballotage pour la 5e place en championnat, ne disputera pas la C1 pour la troisième année consécutive… Historiquement, le football espagnol rassemble treize C1 et huit C3 ; la France est bloquée à une Ligue de Champions depuis 1993…

Un article d’Hugo Bruchet pour JOL Press

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