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Que sont-ils devenus ces jeunes giscardiens si actifs dans la campagne de 1974 ? Certains ont eu de très belles carrières en politique, d’autres dans le privé, mais tous se souviennent du mandat de Valéry Giscard d’Estaing comme d’une période d’espoir et de modernité.
Jean-Pierre Raffarin
Jean-Pierre Raffarin garde un souvenir fort de la campagne de 1974, un « premier acte politique », qu’il juge « fondamental » et « structurant ». « On avait le sentiment que la modernité allait entrer dans la vie politique française », se souvient-il. Dans les années 70, il est membre des Jeunes giscardiens, et secrétaire général de Génération sociale et libérale (GSL), qui se fond dans le Parti républicain en 1977. C’est donc avec épouvante qu’il vit la victoire de François Mitterrand en 1981 : « C’était un choc terrible, on était effondré. Je me souviens d’un orage terrible sur Paris comme si le ciel révélait aussi le choc. Ce qu’il y a de terrible c’est la déception mais aussi cette formidable poussée des vainqueurs qui vous rappellent jour après jour votre échec. »
Cet engagement sera fondamental pour sa vie politique : après la défaite de la droite aux législatives de 1997, il lance le club « Giscardisme et modernité » et s’affirme « chiraco-compatible ». Un positionnement qui lui permettra de devenir Premier ministre du 6 mai 2002 au 31 mai 2005, au cours de trois gouvernements successifs.
Marielle de Sarnez
1974 : « C’est le passage d’une République en noir et blanc à une République en couleurs », se souvient Marielle de Sarnez. Elle qui est devenue vice-présidente du Mouvement Démocrate, députée européenne et secrétaire générale du Parti démocrate européen s’est aussi lancée en politique grâce à Valéry Giscard d’Estaing : « Rassembler deux Français sur trois, légaliser l’interruption volontaire de grossesse, ramener le droit de vote à 18 ans, j’étais d’accord avec tout ça ! » Avec du recul Marielle de Sarnez regrette que Giscard ne soit pas allé plus loin sur deux dossiers : l’abolition de la peine de mort et la libéralisation des radios libres : « Il a fini son septennat à rebours de ses débuts, otage des gaullistes. »
Dominique Bussereau
Autre jeune giscardien des premières heures : Dominique Bussereau. Président de Génération sociale et libérale, il a conduit ce mouvement des jeunes giscardiens en Chine populaire en juillet 1976 : c’était à l’époque la première délégation de jeunes non-communistes reçus officiellement par le gouvernement maoïste. Après de nombreux mandats parlementaires et fonctions ministérielles, le souvenir de la campagne de 1974 reste « le plus beau souvenir » de sa vie politique : « Il faisait beau, il y avait un vent de changement qui soufflait sur la France, six ans après 1968 », a-t-il raconté à l’AFP.
Alain Lamassoure
Tête de liste UMP pour les européennes en Ile-de-France, Alain Lamassoure a été le collaborateur de Valéry Giscard d’Estaing, en tant que conseiller technique à la présidence de la République entre 1978-1981. Depuis, il lui est resté très fidèle et se plaît à imiter l’ancien président de la République dès que l’occasion se présente. Un « talent » qui semble beaucoup plaire à sa famille politique :
Patrick Poivre d’Arvor
Patrick Poivre d’Arvor a lui aussi été giscardien dans sa jeunesse : jusqu’en 1972, il milite en faveur du mouvement giscardien des « Jeunes Républicains Indépendants », dont il a été le vice-président. S’il n’a pas, par la suite, épousé la carrière politique, il n’a jamais renié ces premiers amours. Certains estiment que ce sont ses engagements de jeunesse qui lui ont permis, en 1974, de devenir chef du service politique, économique et social sur Antenne 2, mais lui s’en défend : « J’avais été giscardien dans ma jeunesse, comme il y avait eu beaucoup de maoïstes, de communistes, de trotskistes, qui avaient le droit de vivre, apparemment qui ont toujours le droit de vivre, mais en revanche quand vous ne pensez pas d’un bon côté c’est beaucoup moins accepté ».