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Soudan: une chrétienne condamnée à mort pour apostasie

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La loi islamique, en vigueur au Soudan depuis 1983, interdit les conversions sous peine de mort (Photo: Shutterstock.com)

«Nous vous avions donné trois jours pour abjurer votre foi mais vous avez insisté pour ne pas revenir vers l’islam. Je vous condamne à la peine de mort par pendaison». La sentence, prononcée par le juge Abbas Mohammed Al-Khalifa, est tombée jeudi 15 mai. A l’énoncé du verdict, Meriam Yahia Ibrahim Ishag est restée impassible. 

Un « adultère »

Cette chrétienne soudanaise de 27 ans, enceinte de huit mois, a été jugée coupable du crime d’apostasie – l’abandon public et volontaire d’une religion. Née d’un père musulman et d’une mère chrétienne orthodoxe, la jeune femme a été condamnée en vertu de la charia, en vigueur au Soudan depuis 1983 et qui interdit les conversions, rappelle l’AFP.

Avant le verdict, elle avait dit calmement au juge : «Je suis chrétienne et je n’ai jamais fait acte d’apostasie». Meriam Yahia Ibrahim Ishag, mariée à un chrétien du Soudan du Sud, a aussi été condamnée à 100 coups de fouet pour «adultère». Selon l’interprétation soudanaise de la charia, toute union entre une musulmane et un non-musulman est considérée comme un «adultère». 

Manifestation

Le département d’Etat américain s’est dit «profondément troublé» et a appelé le gouvernement soudanais à «respecter le droit à la liberté religieuse consacré dans sa propre Constitution intérimaire de 2005». Le Royaume-Uni, par la voix de son ministre chargé des questions africaines Mark Simmonds, s’est dit «horrifié» par cette «condamnation barbare».

De même, l’organisation Amnesty International s’est déclarée «horrifiée», exigeant la libération immédiate et inconditionnelle de la jeune femme, «enceinte de huit mois» et actuellement «détenue avec son fils de 20 mois». Une cinquantaine de personnes ont manifesté contre le verdict dans les rues de Khartoum, la capitale soudanaise.

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