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«Stop Torture»: 44% de la population ne se sent pas à l’abri de la torture

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« L’utilisation de la torture est très répandue dans le monde, tous les États devraient respecter son interdiction », annonce Geneviève Garrigos, présidente d’Amnesty International France (AIF), en préambule de la conférence de presse.

Le rapport publié ce mardi 13 mai 2014 intitulé « La torture en 2014, 30 ans d’engagements non tenus », appuie le lancement de la campagne « Stop Torture »  qui veut « obtenir que chacun soit protégé contre la torture ». Des pays sont visés tout particulièrement : le Nigeria, le Mexique, les Philippines, l’Ouzbékistan, le Maroc et le Sahara occidental.

« 5 pays où l’on pourrait voir des changements rapides qui pourraient servir d’exemples » explique Geneviève Garrigos.

Différentes formes de torture

Le rapport explique notamment que « les deux principales raisons pour lesquelles la torture est pratiquée sont d’une part la conviction qu’ont les gouvernements d’en tirer profit, et d’autre part la persistance d’une culture de l’impunité. » Il ressort également que « les coups sont aujourd’hui la méthode de torture et de mauvais traitements la plus répandue dans le monde. »

Malheureusement, les méthodes sont multiples et variées, allant de l’administration de décharges électriques au simulacre de noyade en passant par la privation sensorielle. Les méthodes diffèrent selon les pays et les régions.

Néanmoins, Robert King – un ancien des Black Panthers emprisonné pour des raisons politiques pendant 31 ans dont 29 passés à l’isolement dans une cellule de 3 mètres sur 2 deux dans la prison « Angola » de Louisiane aux Etats-Unis – a rappelé que « ce n’est pas seulement être battu, il y a une autre forme de torture. C’est la torture psychologique, qui est très difficile, surtout si vous avez été condamné pour un crime que vous n’avez pas commis. »

Un sondage choc

Laurent Gaudé, écrivain lauréat du prix Goncourt en 2004, en tant que soutien de « Stop Torture », a souligné le fait que les pays occidentaux n’étaient pas à l’abri. Il a cité l’exemple de la CIA et de ses pratiques controversées en matière d’interrogatoire, et a déclaré que « la torture naît dès qu’il y a une crise politique. On s’habitue à l’argument de l’efficacité qui est faux. »

Elément-clé du lancement de la campagne, un sondage mondial réalisé par GlobeScan dans 21 pays et auprès de plus de 21 000 personnes.

A la phrase « Si j’étais arrêté(e) par les autorités de mon pays, je suis persuadé(e) que je ne courrais aucun risque », 44% des personnes se sont exprimés en désaccord. En tête parmi les pays interrogés, le Brésil où 80% de la population pense pouvoir être torturé en cas d’arrestation. Le Royaume-Uni est celui où les personnes se sentent le plus en sécurité vis-à-vis de leur gouvernement, mais ils sont tout de même 15% à penser courir un risque.

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