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Amnesty International lance une campagne choc contre la torture

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Deux visuels de la campagne de sensibilisation d’Amnesty International contre la torture. Photo: Amnesty International Belgique / Page Facebook

30 ans après l’adoption d’une Convention de l’ONU contre la torture par 155 pays dans le monde, la torture et les mauvais traitements continuent de sévir dans 141 pays, selon l’état des lieux des cinq dernières années, récemment publié par l’ONG Amnesty International à l’occasion du lancement de sa campagne « Stop torture ! ».

« L’avenir du rock’n’roll, c’est Justin Bieber »

Diffusées mardi 17 juin sur la page Facebook de la branche belge d’Amnesty International, des affiches présentant les visages tuméfiés de personnalités connues et médiatisées comme le Dalaï Lama, le chanteur Iggy Pop ou le grand couturier Karl Lagerfeld ont fait leur effet.

Cette campagne choc, visant à sensibiliser le public sur la torture, a été largement reprise, commentée et partagée sur les réseaux sociaux. Elle joue en effet sur le second degré et le caractère absurde des phrases qui accompagnent le visage défiguré des personnalités : le rockeur invétéré Iggy Pop affirme que « l’avenir du rock’n’roll, c’est Justin Bieber », le Dalaï Lama reprend la phrase du publicitaire Jacques Séguéla : « un homme qui n’a pas de Rolex à 50 ans a raté sa vie », et Karl Lagerfeld annonce que « le sommet de l’élégance, c’est la chemise hawaïenne et les tongs ».

« Torturez un homme et il vous racontera n’importe quoi »

« Cette action de sensibilisation a pour objectif de rappeler qu’en plus d’être inacceptable, la torture est également inefficace », indique l’ONG, qui écrit sous chacun des visuels : « torturez un homme et il vous racontera n’importe quoi ».

Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d’Amnesty International rappelle également que « les gouvernements qui ont recours à la torture et aux mauvais traitements prétendent obtenir ainsi de précieuses informations. Mais l’histoire a démontré que les personnes torturées sont le plus souvent prêtes à dire n’importe quoi pour que la douleur cesse ».

En utilisant des personnalités médiatiques et en leur faisant dire des phrases qu’elles ne pourraient jamais prononcer, sauf sous la torture, l’ONG estime que c’est « un moyen décalé mais pas larmoyant d’attirer l’attention du public sur cette réalité tragique qui se passe souvent dans le plus grand secret. Comme toujours en Belgique francophone, Amnesty préfère dénoncer les violations des droits humains sans les montrer, en optant pour l’allusion, voire l’humour », indique encore le directeur de l’ONG.

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