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Le projet de la « Maison de l’Unité » de l’architecte allemande Wilfried Kuehn. (Photos: Futurberlin/Flickr).
La religion protestante à l’origine du projet
C’est la communauté protestante qui est à l’initiative de ce projet. Elle est en effet propriétaire du terrain sur lequel s’élevait une ancienne église en ruine place Saint-Pierre à Berlin. Quand est venu le moment de détruire l’église et de construire un nouveau lieu de culte, la communauté a proposé un projet original : un lieu où trois des plus grandes religions monothéistes pourraient prier sous le même toit. C’est alors qu’un imam et qu’un rabbin décident de prendre part au projet.
L’initiative est symbolique car la communauté protestante souhaitait faire renaitre ce lieu sans pour autant y construire une église traditionnelle. C’est un projet complètement inédit. Pourtant, l’imam Kadir Sanci se souvient d’une église allemande où catholiques et protestants partagaient le même toit alors qu’il faisait ses études de théologie. Il s’était alors mis à rêver d’y intégrer la religion musulmane.
Un lieu à l’image de la ville de Berlin
Les trois religions s’accordent pour dire que nulle autre ville en Europe n’a autant de légitimité à construire un tel bâtiment. Markus Droge, prêtre protestant, confie : « Ici à Berlin, le monde entier se retrouve. Les personnes de différentes cultures et religions vivent et travaillent ensembles. Elles croient toutes en Dieu, mais d’une manière différente ». Et le prêtre entend bien ouvrir la voie à des entreprises similaires ailleurs dans le monde.
Ce projet porte en lui-même un message politique très fort. Par son Histoire, « Berlin est une ville pleine de souffrances et de miracles à la fois » considère le rabbin Tovia Ben-Chourin. C’est donc une formidable opportunité pour l’Allemagne, elle sera le premier pays à accueillir une telle structure.
Un projet ambitieux et onéreux
C’est l’architecte allemand Wilfried Kuehn qui sera en charge de superviser la construction du centre multiconfessionnel. Durant l’élaboration des plans, il n’a jamais perdu de vue le principe d’équité. Ainsi, la Maison de l’Unité comprendra trois salles de prières de même superficie au rez-de-chaussée.
Les discussions ont également porté sur l’établissement d’une salle commune, où les trois religions seraient invitées à se rencontrer et à échanger. Mais le concept a été abandonné. «Nous risquions de repousser plus de personnes que d’en accueillir », confie le pasteur Gregor Hohberg.
Le projet est estimé à 43 millions d’euros. Pour parvenir à le financer, une grande campagne a été lancée sur Internet mais aussi auprès des fidèles. Un donateur aura ainsi l’opportunité « d’acheter » l’une des briques ayant servi à la construction.