Pour renverser symboliquement la suprématie de l’hémisphère Nord sur le Sud, une horloge, dont le sens des aiguilles a été inversé, a été accrochée sur la façade du Parlement bolivien, à la Paz.
[image:1,l]
Depuis quelques jours, le temps est inversé en Bolivie. Les aiguilles de l’horloge accrochée sur la façade du Parlement bolivien tournent de la droite vers la gauche et ses chiffres sont également inversés.
« Le Nord est le Sud »
Les interprétations d’une telle initiative sont multiples. Montrer que, dans l’hémisphère sud, les horloges tournent dans le sens contraire de celles de l’hémisphère nord permet d’affirmer un désir de changement, et d’annoncer un « nouvel ordre mondial qui vient du Sud », a déclaré sur Twitter Marcelo Elio, le président de la Chambre des députés.
« Cela signifie que pour nous, le Nord est le Sud. Parce que depuis le Sud naissent des idéologies » a-t-il aussi expliqué dans un autre tweet.
El reloj invertido de Cámara de Diputados Bolivia significa que para nosotros nuestro norte es el SUR. Por qué desde el SUR nacen ideologías
— marcelo elio (@elio_marcelo) 24 Juin 2014
Reloj invertido del frontis de la cámara de diputados de Bolivia significa sencillamente que: NUESTRO NORTE ES EL SUR…
— marcelo elio (@elio_marcelo) 24 Juin 2014
« Récupérer l’identité des peuples de l’hémisphère sud »
La démarche, de portée philosophique, tend également à montrer la volonté de récupérer l’identité des peuples de l’hémisphère sud, a quant à lui indiqué David Choquehuanca, le ministre des Affaires étrangères, d’origine aymara, précisant qu’il fallait désormais que les toutes les montres tournent à gauche.
« Qui a dit que les aiguilles de l’horloge devaient toujours tourner dans le même sens? Pourquoi devrions-nous toujours obéir et ne pourrions-nous pas faire preuve de créativité ? » a-t-il lançé lors d’un point presse.
[image:2,l]
A gauche toute!
Difficile également de ne pas voir un symbole politique dans cette horloge inversée, dont les aiguilles tournent à gauche, dans un pays dirigé depuis 2006 par Evo Morales, figure de proue de la gauche radicale en Amérique-latine.
Contrairement à l’opposition qui critique l’idée, Germán Quispe Mamani, un vendeur de rue interrogé par The Guardian, salue l’originalité de l’initiative : « C’est un bon changement, car nous devons respecter notre identité » explique-t-il au quotidien britannique. Et de conclure : « C’est facile à utiliser, je suis venu voir l’horloge et je m’y suis déjà habitué. Toutes les horloges du continent devrait être comme celle-là ».