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Brésil: la campagne «KamaSurra» pour dénoncer les violences policières

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La campagne « KamaSurra » – « Surra » signifiant « volée de coups » en français » – présente une série d’affiches basées sur des positions du Kama Sutra, à une différence près : « Au lieu de montrer un couple faisant l’amour, nous représentons les forces de l’ordre s’en prendre physiquement aux manifestants », expliquent les créateurs du projet sur le site.

« Les illustrations montrent des événements réels qui se déroulent lors des manifestations au Brésil  » précisent-ils, avant d’inviter les internautes à soutenir le projet pour mettre fin aux violences contre les manifestants pacifistes.

Grogne sociale au Brésil

En marge du Mondial de foot, les Brésiliens sont encore des milliers à délifer dans les grandes villes du pays pour dénoncer les millions dépensés pour l’organisation de la Coupe du monde, le coût élevé des transports publics, et réclamer une hausse des salaires.

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Brutalité des forces de l’ordre

Alors que le monde a les yeux rivés sur le Brésil, de nombreux défenseurs des droits humains s’activent pour dénoncer la brutalité de la police – qui ne date pas d’hier dans le pays –  lors des manifestations. Une semaine avant le début de la Coupe du monde, l’ONG Amnesty International avait ainsi lancé la campagne intitulée « J-7 avant la Coupe du monde : carton jaune aux violences policières ».

En juin 2013, le groupe de médias Folha à Sao Paulo a diffusé un reportage dans lequel la jeune journaliste brésilienne Giuliana Vallone, blessée à l’oeil pendant une manifestation, racontait son calvaire : « J’ai vu qu’un policier me visait, mais jamais je n’aurais pensé qu’il tirerait » dit-elle face caméra, depuis son lit d’hôpital.

La violence policière, héritage de la dictature

Pour Silvia Capanema, historienne du Brésil contemporain, Maître de conférences en civilisation brésilienne à l’Université de Paris 13, la violence policière au Brésil est un héritage de la dictature, mais aussi de l’élitisme : « Pendant très longtemps, il n’y avait plus de culture de manifestation au Brésil en raison de la répression de la dictature civile et militaire de 1964 à 1985 » expliquait-elle à JOL Press, quelques mois avant le coup d’envoi de la Coupe du monde de foot qui a selon elle « aggravé le sentiment d’exclusion et réveillé le traumatisme de la corruption ».

« D’autre part, la police brésilienne est violente car elle protège les « plus forts ». Elle est habituée à se rendre dans les favelas pour tuer ou violenter les trafiquants, les jeunes noirs, ou les personnes pauvres… Ceci est souvent ignoré des médias officiels » expliquait-elle également.

 

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