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Ce qu’il faut savoir avant France-Jamaïque

On s’attendait à un groupe France plus serein pour aborder le dernier amical de la phase préparatoire. Les Bleus seront au Stade Pierre Mauroy de Lille dimanche 8 juin au soir : dernière opportunité pour peaufiner le jeu, rassurer le sélectionneur, et faire le plein de confiance avant le Brésil. Mais il semble qu’après le forfait de Franck Ribéry, auquel s’ajoute celui de Clément Grenier, ce France-Jamaïque ressemble de moins à moins à une promenade de santé. JOLPress fait le point.

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Franck Ribéry a repris l’entraînement individuellement hier après-midi ; mais sa lombalgie l’a condamné à manquer le Brésil. (shutterstock.com)

Les Tricolores face aux Reggae Boyz : rencontre haute en couleur en perspective, en guise de dernière répétition pour les hommes de Didier Deschamps. La sélection s’envolera dans la foulée pour le Brésil. A quoi doit-on s’attendre, à J-8 de France-Honduras ?

Cabella et Schneiderlin, les miraculés

C’était une des images marquantes et positives de l’annonce des 23+7 par Didier Deschamps. Le tweet de Clément Grenier, qui avait réuni toute sa famille pour l’occasion, témoignait du sincère enthousiasme du milieu polyvalent de l’OL. Freiné par les pépins physiques tout au long de la saison, il avait réussi à enchaîner les bonnes performances à son retour ; suffisant pour faire partie des 23. Mais sa fébrilité physique l’a rattrapé : une blessure aux adducteurs qui détruit ses rêves de Mondial. Cruel, à 8 jours de l’ouverture face au Honduras.

Et que dire du cas Franck Ribéry… Troisième au classement FIFA Ballon d’or 2013, l’attaquant gauche du Bayern Münich était l’un des atouts majeurs de l’Equipe de France de Deschamps. Toujours titulaire, de plus en plus volontaire, cette Coupe du Monde ressemblait à une rédemption auprès du public français pour Kaiser Franck. Il n’a pour autant pas supporté la pression d’une fin de saison en demi-teinte en Bavière : le dos a lâché… Le numéro 7 fera donc sa valise un peu plus tôt que ses copains ; un véritable coup de massue pour le peuple tricolore.

Les renforts se nomment Morgan Schneiderlin (Southampton) et Rémy Cabella (Montpellier). Le premier, auteur d’un exercice impressionnant avec son club en Premier League, est quasiment inconnu de notre côté de la Manche. Il est le remplaçant de Grenier, et le groupe ne semble pas perdre beaucoup au change en l’accueillant. On ne peut pas en dire autant de Rémy Cabella, jamais appelé en EDF jusqu’au France Paraguay de dimanche dernier. Les observateurs du championnat de France considèrent qu’il a franchi un cap en 2014. Pourtant, son club, Montpellier, n’a cessé de décevoir et termine au 15e rang, loin des standards du titre de 2012.

Ribéry out, un mal pour un bien ?

Doit-on s’alarmer outre mesure du forfait de Kaiser Franck ? On peut tout d’abord dresser le constat suivant : Ribéry a toujours voulu être un leader du vestiaire bleu, sans jamais réellement parvenir à être un leader sur le terrain. 81 sélections, 16 buts : moins d’une réalisation tous les cinq matchs. Au-delà des statistiques qui à elles seules ne peuvent pas tout expliquer, Franck Ribéry n’a surnagé qu’une fois en compétition internationale : c’était il y a eu 8 ans déjà, lors de la Coupe du Monde 2006.

Les cadres se sont retirés un par un ; et Franck Ribéry, souvent impeccable outre-Rhin, semblait taillé pour le costume. Il fut cependant fantomatique à l’Euro 2008, impardonnable en 2010, juste correct à l’Euro 2012. Jamais flamboyant, il continuait de faire office de leader du groupe bleu ; peut-être aux dépends de joueurs plus jeunes, plus investis lorsqu’ils portent la tunique tricolore. 

Faut-il pour autant se réjouir de son forfait ? Non, bien évidemment. N’importe quelle nation apprécierait un Ribéry dans son effectif : son expérience du haut niveau, son explosivité et son talent pur parlent à sa place. Mais à un tournant de l’histoire de l’Equipe de France, en pleine transition après une période résolument sombre, le forfait de l’ancien Marseillais pourrait être un mal pour un bien. L’opportunité pour un groupe jeune et volontaire de s’affirmer, et d’écrire sa propre légende. Franck Ribéry en a eu l’occasion à quatre reprises…

Un article d’Hugo Bruchet pour JOL Press
 

 

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