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Chômage des jeunes: la faute au système éducatif?

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Les emplois auxquels les jeunes non-qualifiés auraient pu prétendre il y a 50 ans n’existent plus (Photo: Shutterstock.com)

JOL Press : Les emplois aidés sont souvent mis en avant pour lutter contre le chômage des jeunes. Est-ce une vraie solution ?
 

Denis Fougère : Ces dispositifs ne datent pas d’hier : les contrats aidés ont été mis en place dès les années 1980, d’abord de façon ponctuelle, puis de manière beaucoup plus généralisée.

La plupart de ces contrats sont à durée limitée, offrent des rémunérations proches du salaire minimum et peuvent être à temps partiel. De plus, il faut distinguer les contrats aidés signés dans le cadre d’un parcours en alternance (dans le secteur privé principalement), qui débouchent plus souvent sur un travail à temps plein (CDD voire CDI) que les autres types d’emplois aidés.

Les contrats aidés permettent de faire reculer les chiffres du chômage des jeunes, du moins temporairement. Les jeunes qui en bénéficient se retrouvent assez souvent au chômage à la fin du contrat. S’il ne s’inscrit pas dans une logique d’insertion ou de réinsertion dans le monde du travail, l’emploi aidé n’est qu’un pansement sur une jambe de bois.

JOL Press : Quelles sont les autres solutions qui permettraient de faire reculer le chômage des jeunes ? 
 

Denis Fougère : Une seule solution ne permet pas de lutter contre le chômage : il faut envisager une palette de solutions. Or, en France, nous avons beaucoup de mal à les appréhender simultanément. Chaque année, environ 30% des jeunes sortent du système scolaire sans aucun diplôme. C’est absolument dramatique dans la mesure où, aujourd’hui, le marché du travail exige des qualifications. L’Education nationale laisse de côté – il n’y a pas d’autre mot – près d’un tiers de chaque cohorte d’élèves ! 

JOL Press : Les jeunes qui n’ont pas fait d’études n’ont-ils aucune chance de trouver un emploi ? 
 

Denis Fougère : Les emplois auxquels ces jeunes auraient pu prétendre il y a 50 ans n’existent plus. La France, comme beaucoup d’autres pays développés, connaît depuis 30 ans une désindustrialisation massive.

Certes, un certain nombre d’emplois peu qualifiés sont apparus, notamment dans le secteur tertiaire (grande distribution, services à la personne etc.). Mais globalement, le marché du travail est aujourd’hui fermé aux personnes qui formaient le cœur de la classe ouvrière industrielle. S’agissant de cette catégorie sociale, je suis très pessimiste.

Le problème vient du niveau de formation initiale. La France compte 10 à 12% de personnes illettrées ! Tous les ans, des études pointent du doigt la baisse du niveau scolaire. Or, le niveau augmente, mais seulement pour les enfants qui passent toutes les étapes du système éducatif. Tout cela n’est pas une fatalité. Encore faut-il regarder la situation en face.

Propos recueillis par Marie Slavicek pour JOL Press

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[image:2,s] Plan Solidarité Emploi, le 1er réseau social d’aide au retour à l’emploi 

Plan Solidarité Emploi a pour ambition de préserver les demandeurs d’emploi des dangers de la désocialisation, un des symptômes les plus destructeurs du chômage. 

Réseau d’entraide et de solidarité sans équivalent, Plan Solidarité Emploi met en relation des demandeurs d’emploi et des professionnels en poste ou à la retraite. 

Ces « compagnons de l’emploi » sont volontaires pour écouter et orienter ceux qui en ont besoin. 

JOL Press – média citoyen sur Internet – soutient Plan Solidarité Emploi. 

Aujourd’hui, nous travaillons tous pour l’emploi ! 

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