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Chômage: «La formation n’est pas une solution miracle»

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Le chômage de longue durée continue lui aussi de progresser : le nombre de demandeurs d’emploi inscrits depuis plus d’un an a augmenté de 1,1% en avril (Photo: Shutterstock.com)

 
JOL Press : Quelles sont les solutions qui ont prouvé leur efficacité pour lutter contre le chômage ?
 

François Fontaine : Il existe assez peu d’instruments permettant à coup sûr de faire baisser le chômage. Cela étant, les allègements de charges à destination des bas salaires (entre 1 et 1,6 fois le Smic) fonctionnent plutôt bien. Généralement, cette solution a un effet relativement important sur la demande de travail des entreprises.

Par ailleurs, l’accompagnement renforcé des demandeurs d’emploi est aussi un instrument efficace. C’est prouvé : les personnes suivies rapidement après leur entrée dans le chômage retrouvent plus facilement et plus durablement du travail. Mais il s’agit d’une piste compliquée à mettre en place et peu explorée pour le moment.

JOL Press : Quelles sont les solutions dont les résultats n’ont pas été satisfaisants ? 
 

François Fontaine : Les contrats aidés sont rarement efficaces sur le long terme. Du reste, ils coûtent très cher. Il s’agit surtout d’une solution d’attente en période de crise. La plupart de ces contrats sont signés dans le secteur non-marchand (administrations publiques, associations…). Les personnes qui en ont bénéficié ont beaucoup de mal à retrouver un emploi durable.

La formation n’est pas une solution magique. Former un individu ne lui permet pas forcément de retrouver vite du travail. Néanmoins, certains indices tendent à montrer que si on proposait des formations suffisamment longues, bien conçues et bien ciblées, on pourrait espérer un impact, non sur la rapidité avec laquelle une personne va retrouver un emploi, mais sur sa stabilité une fois réinsérée dans le monde du travail.

Enfin, les allègements de charges généralisés (comme proposés aujourd’hui par le CICE) ne sont pas forcément une bonne solution, dans la mesure où les allègements de charges sur les hauts salaires n’ont qu’un effet très faible sur la demande de travail des entreprises.

JOL Press : Qu’est-ce qui n’a pas encore été tenté et qui pourrait faire reculer le chômage ?
 

François Fontaine : La solution de l’accompagnement renforcé des chômeurs n’a jamais vraiment été tentée, en dehors de quelques expériences dans les années 2000. On peut notamment citer le suivi mensuel personnalisé (SMP) mis en place en 2006. Les évaluations réalisées sur ce sujet montrent d’assez bons résultats.

Mais la crise de 2008 a stoppé cette politique. L’augmentation du nombre de conseillers a été insuffisante pour compenser l’explosion du nombre de demandeurs d’emploi. La solution consisterait à embaucher davantage de conseillers, ce qui coûte évidemment très cher. Malheureusement, il s’agit d’une solution difficile à mettre en place en période de crise.

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[image:2,s] Plan Solidarité Emploi, le 1er réseau social d’aide au retour à l’emploi 

Plan Solidarité Emploi a pour ambition de préserver les demandeurs d’emploi des dangers de la désocialisation, un des symptômes les plus destructeurs du chômage. 

Réseau d’entraide et de solidarité sans équivalent, Plan Solidarité Emploi met en relation des demandeurs d’emploi et des professionnels en poste ou à la retraite. 

Ces « compagnons de l’emploi » sont volontaires pour écouter et orienter ceux qui en ont besoin. 

JOL Press – média citoyen sur Internet – soutient Plan Solidarité Emploi. 

Aujourd’hui, nous travaillons tous pour l’emploi ! 

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