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En Espagne, un référendum citoyen sur l’avenir de la monarchie espagnole

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JOL Press : Quel est l’impact de la campagne #RéferéndumRealYA, – un projet sans valeur juridique –  dans la société espagnole ?
 

Miguel Angel Ferris : Le lendemain de l’abdication du roi Juan Carlos, des manifestations se sont déroulées dans toutes les grandes villes espagnoles. A Valence, 4000 personnes se sont réunies en face de la mairie avec une guillotine.

Ce référendum citoyen qui se décline sur Internet et à travers des manifestations dans le pays et à l’étranger est évidemment symbolique, mais c’est un processus d’accumulation des forces.

JOL Press: Un récent sondage pour El País révèle que 62% des Espagnols croient qu’un référendum sur la monarchie devrait avoir lieu « à un moment donné ». Pensez-vous que c’est le moment de repenser le modèle espagnol ?
 

Miguel Angel Ferris : L’abdication du roi Juan Carlos est évidemment une grande opportunité, d’autant plus qu’il y a eu la conjonction de trois évènements très importants : tout d’abord ce choix entre le système démocratique ou la monarchie, qui est un héritage de la dictature de Franco.

Il y a aussi la coïncidence du processus d’indépendance de la Catalogne et du pays Basque: les indépendantistes veulent tirer profit du déséquilibre de la monarchie pour faire entendre leurs revendications. Il y a aussi l’opportunité d’exiger une réconciliation pour que le droit social et le droit économique reviennent dans le pays.

JOL Press : Comment se positionne la jeune génération dans ce débat ?
 

Miguel Angel Ferris : Avec un taux de chômage qui atteint les 60% chez les jeunes, et cette perspective d’émigration parmi la jeunesse espagnole d’aujourd’hui, peu sont ceux qui se sentent pleinement concernés dans la continuité de la monarchie. Du fait de l’histoire noire de la Guerre civile espagnole, les générations qui ont connu l’après-guerre peuvent avoir la peur d’un changement politique vers le modèle républicain.

Pour certains, la République est liée à la fatalité des guerres civiles en Espagne… Mais il suffit de se tourner vers la France, l’Allemagne ou l’Italie pour voir que le système républicain ne pose pas de problème. C’est le dernier recours de la droite extrémiste, franquiste d’affirmer que la République est nécessairement liée à un processus de confrontation sociale et civile.

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