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Examens, Bac… : le «dopage» se répand

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Taking pill (Crédit : Shutterstock)

Une pilule pour stimuler le cerveau de bon matin, des compléments alimentaires pour chaque repas et des anti-stress à longueur de journée… : il semblerait que l’automédication règne en maître quand la date fatidique approche. Et pourtant, si l’on compare deux études réalisées par l’Observatoire de la Vie Etudiante (OVE) en 1997 et en 2006, les résultats ne changent pas : un étudiant sur 5 se « dope »  avant les examens.

Peu d’études établissent à ce jour un état des lieux concret. Mais selon une étude sur le dopage intellectuel des étudiants réalisée à l’Université de Tours en 2013, sur près de 400 étudiants, 64% consomment des médicaments pour préparer leurs examens, dans le but principal de rester éveillé.

La performance avant tout 

Guronsan, Force G Power Max ou encore Memoboost… : affolés par l’arrivée des examens, fatigués par le stress qu’ils engrangent et oppressés par les attentes de leur entourage, les étudiants deviennent plus sensibles aux publicités et divers recettes dites de « grand-mère » disséminées par leur environnement. Et les commerciaux l’ont bien compris. Les packs et autres kits pour réussir ses examens foisonnent dans les devantures des pharmacies à l’approche du mois de mai.

Solution de facilité et effet placebo

Encouragés par leurs parents obsédés par la réussite à tout prix, soutenus par leur médecin qui ordonne coup sur coup, le climat est tel que la raison semble avoir abandonné le champ de bataille. Pourquoi se priver d’un petit coup de pouce quand ce qui est important est le résultat et non pas le cheminement qui l’y conduit ?

Si certains considèrent cela comme de la triche, d’autres n’hésitent pas à s’en prémunir. Pas de contrôle anti-dopage à l’entrée des salles d’examens, la voie est libre et les préventions promulguées à ce sujet se cantonnent généralement à une affiche placadardée dans l’infirmerie des établissements scolaires. Triche peut être, mais tolérée. Néanmoins, si les pilules pullulent, leur efficacité n’est à ce jour pas prouvée. Dans la majorité des cas, aucune étude n’a jamais vraiment confirmé leurs propriétés mais l’effet placebo existe.

Le contrôle de soi : pour combien de temps encore ?

Tiraillé entre un besoin incontestable de lâcher prise et une pression sociale des plus accrues, le contrôle de soi est aujourd’hui primordial. Chez les étudiants mais aussi chez les travailleurs, il faut que le rendement réponde aux attentes, il n’y a plus de place pour les perdants. Et si 20% des étudiants ont recours au « dopage », ce dernier n’est généralement pas ou que très peu encadré.

Tremblements, sauts d’humeur, surexcitation…la perte de contrôle peut vite l’emporter et le sevrage s’avère souvent compliqué.

Des solutions plus saines ?

Malheureusement, il n’y a pas de solution miracle. Fiches de révision, organisation et assiduité restent les meilleurs atouts face aux examens. Quant aux poudres de perlimpinpin et autres produits merveilleux, mère nature propose sûrement les plus fiables à qui ne comptera pas que sur eux pour réussir. Thé, raisins secs, chocolat noir et poisson pour la mémoire, les véritables « recettes de grand-mère » font dans la douceur mais savent perdurer…

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