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Irak-Syrie: le pétrole, élément central de la stratégie des jihadistes

25.06.2014 par La Rédaction

Entretien avec Myriam Benraad, politologue spécialiste de l’Irak.

Assiégée depuis dix jours par les insurgés sunnites de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL), la raffinerie de Baïji, qui fournit un tiers du pétrole raffiné d’Irak, serait passée sous le contrôle de l’EIIL mardi 24 juin. Le pétrole, ressource économique fondamentale pour les jihadistes, est au cœur des combats avec l’armée irakienne. La mainmise des insurgés sur les raffineries du pays pourrait avoir des conséquences catastrophiques dans la région.

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JOL Press : Quel enjeu représente le pétrole pour l’EIIL en Irak et en Syrie ?
 

Myriam Benraad : C’est un enjeu fondamental depuis la proclamation unilatérale de cet État islamique d’Irak (EII) en 2006, ensuite devenu État islamique en Irak et au Levant (EIIL) en 2013. D’ailleurs, fin 2006, le conflit qui a opposé les membres de l’EII aux tribus irakiennes portait sur le contrôle de la contrebande pétrolière le long de la route qui relie Amman à Bagdad.

La contrebande était alors aux mains des tribus, et notamment du clan Richa, qui a poussé Abou Richa [chef tribal sunnite de la province d’Al-Anbar mort en 2007], fameux fondateur du « Mouvement du réveil » tribal, à se rapprocher des Américains contre les combattants de l’EII. Mais depuis quelques années, l’EII a mis la main sur la contrebande pétrolière dans la province d’Al-Anbar et plus au nord, avec des points de passage entre l’Irak et la Syrie.

La stratégie est la même sur les territoires syriens, puisque le groupe est connu pour avoir placé sous son contrôle un certain nombre de puits et d’installations pétrolières. D’ailleurs, certaines informations rapportent que l’EIIL vendrait du pétrole au régime de Bachar al-Assad, ce qui pourrait expliquer le fait que le régime syrien les a relativement épargnés, par rapport à d’autres groupes de l’opposition syrienne. L’EIIL est donc dans une logique de conquête du pétrole comme ressource économique fondamentale au parachèvement de leur État.

JOL Press : Quelles conséquences la prise de raffineries par les jihadistes pourrait-elle avoir sur la production irakienne ?

Myriam Benraad : Pour le moment, le secteur pétrolier dans le nord de l’Irak est plus ou moins à l’arrêt, à cause d’un certain nombre d’attaques contre les oléoducs et des combats qui opposent aujourd’hui les jihadistes aux forces armées irakiennes dans la raffinerie de Baïji. L’industrie pétrolière locale dans le nord de l’Irak a été très affectée par les violences et la stratégie de l’EIIL.

Cela rend la situation assez catastrophique pour le moment, même si l’Irak arrive à compenser avec l’exportation du brut en provenance de la région de Bassora dans le sud, d’où le plus gros de la production pétrolière irakienne est exporté.

JOL Press : Qui sont les principaux pays importateurs de pétrole irakien ?
 

Myriam Benraad : L’Irak a plusieurs gros clients, parmi lesquels figurent en tête les Chinois, premiers importateurs de brut irakien. La Chine voit d’ailleurs d’un très mauvais œil ce qui se passe actuellement en Irak. Au niveau régional, la Turquie importe aussi énormément de pétrole irakien. C’est d’ailleurs pour cela que les Turcs se sont rapprochés des Kurdes irakiens, parce que la Turquie n’est pas pourvue en hydrocarbures et a donc un intérêt à s’approvisionner au Kurdistan, riche en ressources pétrolières.

JOL Press : La prise de Mossoul par les jihadistes a provoqué un afflux important de personnes qui viennent aussi s’approvisionner en carburant au Kurdistan. Quelle pourrait être la position du Kurdistan face à cet afflux ?
 

Myriam Benraad : En prenant la ville de Kirkouk, assise sur d’importantes ressources pétrolières, l’idée des Kurdes était surtout d’essayer de reconquérir des territoires. À terme, ils devront aussi se mobiliser pour Mossoul. Ils ne le feront pas dans l’immédiat parce qu’ils attendent que le gouvernement central et les Iraniens, avec l’appui des Américains, en décousent avec les jihadistes.

Mais si la situation devait « pourrir » et que les flux de déplacés internes devaient continuer d’affluer vers le Kurdistan, ils pourraient se mobiliser sur un plan militaire pour chasser les jihadistes. Pour l’instant, ils sont plutôt dans une logique de « wait and see » : ils préfèrent déléguer la tâche au gouvernement chiite de Bagdad et à ses soutiens iraniens et, dans une moindre mesure, américains, qui ont envoyé un certain nombre de conseillers sur place.

Propos recueillis par Anaïs Lefébure pour JOL Press

———-

Myriam Benraad est politologue, spécialiste de l’Irak. Docteur en science politique de l’IEP de Paris (programme Monde arabe et musulman), elle est, depuis plusieurs années, experte et consultante sur la problématique irakienne et le monde arabe auprès de différentes agences et organisations internationales, et pour de nombreux médias français et internationaux. Elle travaille également au sein de l’European Council on Foreign Relations (ECFR) à Paris.

La Rédaction


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