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Jean Philippe, un amoureux du Brésil

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Tout au long de la Coupe du monde, JOLPress vous proposera une rubrique intitulée « Souvenirs de Coupe du monde ». Un retour nostalgique sur la jeunesse de nos protagonistes, marquée par le ballon rond et l’euphorie de la plus grande des compétitions. Et on débute avec Jean Philippe, auteur passionné qui a fait du Brésil son nouveau fief.

1) Premier souvenir de Coupe du monde?

Très vague ! Des photos de magazines, le maillot de l’équipe du Brésil… 

2) Le plus beau but que vous ayez vu en CDM?

Oh ! la la la… Réponse très difficile ! Sans doute en ai-je vu de plus beaux que celui qui me vient à l’esprit, marqué par Junior face à l’Argentine en 1982. Il n’est pas très spectaculaire, mais sa simplicité lumineuse en fait un résumé de l’essence du jeu : il conclut un une-deux et une superbe ouverture de Zico – deux droitiers qui en l’occurrence ont joué du pied gauche. Cette action est à l’image de quasiment toutes celles qu’a conclues cette Seleção-là, au jeu fabuleux. Les buts étaient consécutifs à des combinaisons, des appels, des passes et des feintes plus qu’à des dribbles.

3) Pire souvenir de CDM?

L’élimination du Brésil en 1982, le maillot de Zico tiré sans cesse par le mal-nommé Gentile qui finit par le déchirer sans pénalty sifflé, les éloges médiatiques de l’Italie – gloire au vainqueur ! – malgré ses trois matches nuls au premier tour, et malgré le comportement notamment de Gentile jamais expulsé pour ses agressions sur Maradona puis Zico. Je me souviens d’une photo où on le voit émerger d’une pile de coéquipiers en joie, levant le bras. Pour un gamin qui voit ça et dont le football est un centre d’intérêt majeur, c’est un symbole d’injustice. Pour moi, c’était dur à supporter, mais plus encore quand je lisais ou entendais des éloges de cette équipe italienne. Un magazine titre « les brigands bien aimés » (ou « les bandits », peu importe)… Bien aimés de qui ? Quasiment tous les gens que je connaissais étaient écoeurés. Mais la presse doit vendre, et la victoire est vendeuse… Je préfère croire à cette hypothèse commerciale qu’à une réelle admiration du jeu cynique pratiqué par l’Italie, qui comme souvent comptait pourtant de très beaux joueurs.Sur le moment, on ne comprend pas, les repères sont brouillés. Mais plus tard, on comprend que la victoire n’est pas le plus important.

4) Equipe et/ou joueur qui vous a le plus marqué/impressionné?

L’équipe, évidemment, c’est ce Brésil, non vainqueur mais magnifique et marquant plus de buts que l’Espagne en 2010, elle aussi représentative d’un jeu positif. Il est intéressant de visionner tous les matches du Brésil 1970 et tous ceux du Brésil 1982… A chacun de comparer… Intéressant aussi de constater que cette équipe, dirigée par Telê Santana, ne fut pas l’équipe d’un seul tournoi. Elle est joue très bien au Mundialito 1980 en Uruguay, gagne en Angleterre, en Allemagne et en France en 1981… à une époque où les matches amicaux soi-disant « sans enjeu » étaient peut-être un peu plus importants.1982, ce devait être une consécration… comme il y en a finalement eu très peu. Celle de l’Espagne en 2010 est un heureux contre-exemple.

5) Pronostic du vainqueur et pronostic pour l’Equipe de France?

L’équipe vainqueur est quasiment toujours nommée « champion du monde », mais en fait elle gagne une coupe, un tournoi. La coupe recèle tant d’incertitudes que je ne me hasarderai pas aux pronostics, pardon ! On a déjà vu des équipes très inattendues, tels le Danemark en 1992 ou la Grèce en 2004, qui sont allées au bout en « championnat » d’Europe – une compétition réputée plus sélective que la coupe du monde… L’équipe de France n’a ni un bloc totalement rodé ni suffisamment d’individualités d’exception – par leur jeu et par leur état d’esprit – pour être un favori. Si à partir du premier tour ce groupe-là peut se muer en « équipe de tournoi » soudée, il pourra ensuite avoir les moyens de passer deux « matches-couperets ».

 

 
 
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