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En détruisant les montagnes, les villes peuvent s’étendre à l’infini avec les désastres écologiques en conséquence. (Crédit : Shutterstock)
En Chine, ce n’est pas la foi qui déplace des montagnes mais bien des bulldozers.
Le gouvernement chinois, toujours prêt à trouver des solutions aux problèmes de surpopulation, a décidé de rabaisser certaines montagnes pour les rendre plates et donc constructibles. Dans un article de nature.com, trois experts en ingénierie et science environnementale de l’université chinoise de Chang’an tentent d’expliquer les catastrophes que pourrait engendrer la destruction de montagnes afin d’en faire des zones habitables ou agricoles.
La construction à tout prix
700 montagnes de la région chinoise de Lanzhou ont été marquées comme potentiellement destructibles et des centaines de km2 d’espaces dégagés pour la construction. Pour Pékin, il est primordial de développer ces zones montagneuses où 1/5ème de la population réside. Mais pour les experts, ce genre de projets revient à « pratiquer une énorme opération chirurgicale sur la croûte terrestre […] qui n’a jamais été réalisée à cette échelle. »
Le problème vient essentiellement du fait que le gouvernement n’a quasiment fait aucune étude sur la question. Les quelques recherches en cours sont financées et contrôlées par le gouvernement, et « aucun expert, scientifique ou organisation internationale ayant une grande expérience dans le domaine ne participe. »
Le vieil idiot
Chaque montagne s’est formée différemment et possède une composition propre. Certaines sont formées de sédiments apportés par le vent pendant des siècles et sont particulièrement instables, là où d’autres sont solides mais la destruction des forêts qui les recouvrent favorise la pollution des rivières en ne bloquant plus le sable. Sans compter la pollution de l’air due aux travaux intenses.
Les auteurs rappellent une ancienne fable chinoise intitulée « Le Vieil Idiot Qui Déplaçait Les Montagnes », l’histoire d’un vieil homme qui décide pierre par pierre de déplacer deux montagnes qui bloquent l’accès à sa maison. Cette histoire est souvent citée comme un exemple de persévérance. « Mais de notre point de vue », expliquent les scientifiques, « la Chine devrait plutôt tenir compte du titre : déplacer la terre à cette échelle sans assistance scientifique est de la folie. »