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Les Écoles de la deuxième chance: un tremplin efficace vers l’emploi?

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JOL Press : Quel est l’objectif des « Ecoles de deuxième chance » ?
 

Stanley Zelphin : Edith Cresson a créé les écoles de la deuxième chance en France il y a quelques années en partant d’un constat : 150 000 jeunes qui sortaient du système scolaire sans diplômes et qui rencontraient de grandes difficultés pour se remettre dans une dynamique d’emploi : il fallait donc trouver un support qui propose une remise à niveau à ces jeunes et leur permette d’augmenter leurs compétences pour pouvoir trouver un emploi.

JOL Press : Comment ces écoles fonctionnent-elles concrètement ?
 

Stanley Zelphin : Nous accueillons des jeunes de 18 à 25 ans sans diplômes ni qualification professionnelle. Il faut que le jeune soit motivé. Sur le département du Val d’Oise, les Ecoles de la deuxième chance (E2C) accueillent environ 500 jeunes à l’année.

L’objectif est d’aller soit vers un emploi, soit vers une formation diplômante ou qualifiante sachant que l’objectif est de remettre le jeune dans une dynamique d’emploi. Nous essayons de rendre le jeune autonome : il doit savoir démarcher une entreprise, remettre à jour son CV, savoir rédiger une lettre de motivation, se présenter et s’exprimer correctement pour qu’il arrive à se débrouiller par lui-même.

JOL Press : Quel type d’enseignement proposez-vous dans les Ecoles de la deuxième chance ?
 

Stanley Zelphin : Nous fonctionnons sur la base de l’alternance et proposons de la remise à nouveau sur différentes matières : français, mathématiques, bureautique et culture générale. Le département du Val d’Oise a fait le choix d’opter pour des activités physiques sportives et artistiques, et remettre ainsi à plat des questions de santé, de prévention et d’hygiène. Différents intervenants extérieurs peuvent également proposer des cours sur des sujets divers comme des travaux en communication.

Nous travaillons avec des petits groupes de jeunes: dès qu’une dizaine de jeunes sortent sur des formations qualifiantes ou de l’emploi, cela nous permet d’intégrer de nouvelles personnes dans les écoles : il y a donc des rentrées permanentes cinq ou six fois dans l’année.

JOL Press : Les professeurs de l’E2C appartiennent-ils à l’Education nationale ?
 

Stanley Zelphin : Nous ne fonctionnons pas avec l’Education nationale. Nous ne sommes pas des professeurs mais des formateurs et avons au moins une licence dans le domaine dans lequel nous intervenons (encadrement de niveau II pour le Français et les mathématiques).  Nous n’appelons pas les jeunes « les élèves » mais des « stagiaires » : en fait, c’est un centre de formation.

Nous avons des comptes à rendre. Nous sommes financés par l’Etat, par les collectivités territoriales : nous fonctionnons comme une petite entreprise : lorsqu’un jeune arrive dans notre entreprise, il y a une période d’essai : si elle est validée, il peut commencer son parcours au sein de notre école. Dans le département du Val d’Oise, les écoles de la deuxième chance enregistre un taux de réussite de plus de 70%, c’est-à-dire plus de 70% des jeunes qui ont validé leur période d’essai sortent de l’Ecole de la Deuxième Chance soit avec un emploi, soit avec une formation diplômant ou qualifiante.

JOL Press : Les E2C commencent-elles à être reconnues par les entreprises ?
 

Stanley Zelphin : Il existe plus de 100 Ecoles de la deuxième chance en France (le nombre de sites a dépassé la centaine, 105 en 2013, et le dispositif est présent dans 17 Régions, 47 départements et 4 DOM-TOM. Les entreprises commencent à connaître les écoles, surtout celles qui se trouvent dans le même département puisque nous envoyons les jeunes faire des stages. Nous essayons de nous faire connaître davantage, notamment grâce aux chargés de relations d’entreprises. L’idéal serait bien sûr qu’on connaisse l’existence de ces écoles un peu partout : mais n’oublions pas que nous sommes une jeune école ! Sur le département du 95, le premier site a été ouvert en mai 2009 : cela fait donc à peine cinq ans…

 

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