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Inna Shevchenko (au centre), chef de file des Femen en France (shutterstock.com)
Elles sont connues pour les actions coup de point qu’elles qualifient elles-mêmes de « sextrémistes » mais lors de leurs dernières actions, les Femen ont montré un nouveau visage, celui de femmes prêtes à tout pour se faire entendre, quitte à donner de la femme, une image plutôt avilissante. Ne se définissent-elles pas pourtant comme un « mouvement féministe » ?
Uriner sur une photo du président Viktor Ianoukovitch
En décembre dernier, des militantes du groupe Femen, seins nus, le torse couvert de l’inscription « Yanukovych piss off » (« Ianoukovitch dégage ! ») urinaient sur une photo du président Viktor Ianoukovitch, devant l’ambassade d’Ukraine à Paris, pour dénoncer la répression de l’opposition à Kiev. Accroupies, culottes baissées, elles ont crié « l’Ukraine en Europe ». « Nous sommes venues pour dire à l’Europe que nous avons besoin d’aide », avait alors expliqué Inna Shevchenko, chef de file des Femen en France qui avait participé à l’opération.
Mimer des fellations sur des godemichés
Le 4 juin dernier, deux d’entre elles ont manifesté devant le siège du Conseil européen à Bruxelles, pour « se joindre au G7 et tailler une pipe à Poutine ». Afin de rendre leur action plus parlante, elles n’ont rien trouvé de mieux à faire que de s’armer de godemichés et de mimer des fellations. « Se branler aujourd’hui pour mieux sucer Poutine demain », affichaient-elle fièrement sur leurs seins nus.
G7: boycotting Putin today, sucking him for D-Day! pic.twitter.com/KHr7x86tP9
— FEMEN France (@Femen_France) 4 Juin 2014
« Si aujourd’hui Poutine est boycotté par les leaders du G7, demain ils se tiendront ensemble, main dans la main, sur la même scène, pour la commémoration du D-Day », ont-elles expliqué sur leur page Facebook.
Quel est leur véritable objectif ?
Jeudi 5 juin, une Femen détruisait à coups de pieu en bois la statue de cire de Vladimir Poutine au musée Grévin, aux cris de « Poutine dictator », quelques heures avant la venue à Paris du président russe. Si l’objectif de ces activistes est plus ou moins clair, si l’on comprend qu’Inna Shevchenko, en tant qu’Ukrainienne, mène un combat acharné contre Vladimir Poutine, on n’arrive nettement moins bien à saisir le besoin qu’elles ont de donner de la femme une image aussi dégradante. Manifester seins nus pour « l’abolition totale du patriarcat sous toutes ses formes » n’allait déjà pas de soi, aujourd’hui le message de leur action se fait de plus en plus confus.
La presse française mal à l’aise
Il semblerait que les médias français, toujours très au fait des actions de ces « sextrémistes », aient été relativement mal à l’aise avec le mime de la fellation de Vladimir Poutine à Bruxelles. Pas un journal français n’y a fait allusion. Pourquoi ?
Quand en décembre dernier, l’une d’entre elle s’est installée sur l’autel de l’église de la Madeleine à Paris, seins nus, pour mimer un avortement avant d’uriner, de nombreuses voix se sont levées pour dénoncer le caractère choquant et inutile d’une telle action, mais ces mêmes voix préfèrent aujourd’hui se taire. Les Femen ont-elles trahi leur combat initial ? Force est de constater que certaines de leurs actions ne méritent même plus d’être dénoncées tant elles portent atteinte à la dignité des femmes qu’elles revendiquent pourtant de défendre.
La cause des femmes n’était-elle qu’un prétexte ?
Alors oui, nous pouvons nous interroger sur les véritables motivations de ces jeunes femmes. Le féminisme était-il qu’un argument pour attirer les regards sur une cause encore plus importante à leurs yeux. « Les trois ennemis principaux de Femen sont les dictatures, les institutions religieuses et l’industrie du sexe », écrivent-elles sur leur page Facebook. Alors pourquoi en reprendre tous les codes ?
FEMEN sexy nurses offer to treat superiority complex over foreigners, homophobia, racism, sexism & other terrible ill pic.twitter.com/VfBSzSAkKZ
— FEMEN Turkey (@FEMEN_Turkey) 25 Mai 2014
Le 22 mai dernier pour répondre à Marine Le Pen qui appelait la population française à « faire des enfants français » face à « une immigration considérable », elles n’ont rien trouvé de mieux que de répondre avec élégance : « Alerte ! L’épidémie fasciste se la joue MST et essaye de contaminer nos vagins. En guise de sérum, les sextrémistes Femen appellent toutes les Françaises à baiser, sucer, se faire lécher, branler, doigter, pomper, niquer par autant d’étrangers qu’elles le peuvent avant les élections européennes. On compte sur vous pour mettre plein de polichinelles de toutes les couleurs dans vos tiroirs! Femen donne le top départ du marathon international du sexe ! » Honnêtement, les femmes aujourd’hui ne méritent-elles pas mieux ?