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Les grandes dates du règne de Juan Carlos d’Espagne

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L’Espagne va donc changer de souverain. Ce lundi 2 juin 2014, le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy a annoncé à la presse la décision de Juan Carlos Ier d’abdiquer et de quitter le trône. A 76 ans, il laisse sa place à son fils, Felipe, prince des Asturies. S’il s’est justifié en expliquant que la « crise institutionnelle » l’avait motivé dans son choix, ces dernières années ont été particulièrement éprouvantes pour le vieux roi, sans cesse accusé de dilapider l’argent du peuple en safaris et autres loisirs onéreux.

En succédant à Franco à la tête de l’Espagne, il a dû assumer la lourde tâche de la transition vers une démocratie.

Voici les dates-clés pour comprendre le parcours de Juan Carlos Ier

1938 : il naît à Rome. Depuis la prise de pouvoir de Franco en 1931, la famille royale est contrainte de vivre en exil.

1975 : début officiel de son règne. Franco, malade et diminué depuis 2 ans, l’avait déjà laissé gouverner le pays en tant que chef d’Etat intérimaire. Deux jours après la mort du dictateur, le 20 novembre 1975, il est proclamé roi d’Espagne.

1977 : cela fait deux ans que Juan Carlos est au pouvoir et il en a surpris plus d’un. Contrairement à ce que pensaient les conservateurs et les militaires, il entame dés 1975 la mise en place de grandes réformes démocratiques et organise des élections libres le 15 juin 1977. Ce sont les premières depuis que Franco est au pouvoir. Le 27 décembre 1978, l’Espagne a à nouveau une Constitution.

1981 : un coup d’Etat organisé par des militaires échoue. Toute l’aile gauche de la politique espagnole se rallie à Juan Carlos, même ses opposants. Il appelle l’armée à défendre la démocratie dans un message télévisé qui restera dans les mémoires. Il n’exercera plus de réel pouvoir politique mais est très respecté par beaucoup d’Espagnols, comme peut l’être la reine Elisabeth II en Angleterre.

2010-2014 : ces quatre dernières années sont un vrai cauchemar pour le roi, qui ne s’en remettra pas. Outre que l’Espagne est frappée par la crise économique d’une manière particulièrement violente, les scandales touchant les membres de la famille royale s’enchaînent et choquent l’opinion publique

En 2010, sa fille, l’infante Cristina, et le mari de celle-ci se retrouvent au cœur de l’affaire de corruption Nóos. En 2012, la presse révèle une escapade en Afrique pour chasser l’élephant qui aurait coûté plusieurs dizaines de milliers d’euros. Alors que le taux de chômage est de 26% en Espagne, le train de vie de la famille royale apparait comme indécent et accentue le divorce avec la population.

Des problèmes de santé s’ajoutant aux scandales le conduisent à laisser sa place à son fils Felipe. Ce dernier aura la lourde de tâche de relever l’image de sa famille, ce qui est loin d’être gagné : dans un récent sondage, 58% des jeunes espagnols n’ayant pas connu la dictature franquiste se déclarent hostiles à la famille royale.

 

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