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«Nectar», un film de Lucile Hadzihalilovic présenté au Festival Côté court à Pantin

Lyonnaise d’origine bosnienne, la réalisatrice Lucile Hadzihalilovic tourne actuellement son deuxième long métrage en Espagne. Nectar, son quatrième court métrage, a récemment été présenté avec succès à Pantin, durant la 23 ème édition du Festival Côté court fondé par Jacky Evrard.

Un Eden terrestre

Nectar est tout d’abord une oeuvre fantasmagorique sur les abeilles aujourd’hui menacées de disparition et de leur étonnante organisation, dans une ruche. La reine des abeilles est une jeune femme incarnée par l’actrice d’origine russe Olga Razniatova qui a collaboré avec Jean-Luc Godard, Boulgakov et Faissbinder. Elle est aussi prisonnière de ce monde clos, plié sur lui même évoluant dans un jardin d’Eden terrestre.

Nectar ne possède pas la narration classique mais la reine des abeilles est soumise à un rituel mortel qui accentue la sensualité : « Il n’y a pas de dialogue dans ce film de 18 minutes, souligne la réalisatrice. C’est quelque chose que je n’aurais probablement pas pu me permettre dans un long métrage, qui aurait paru encore plus expérimental. Comme j’aime les ruptures cinématographiques je l’ai construit sous la forme d’oppositions : ville-campagne, fécondité-ménopause, société des humains et celle des abeilles ».

La cinéaste a refusé de tourner en numérique car elle veut faire bouger l’image grâce aux secousses liées au défilement de la pellicule, comme un certain fétichisme avec la lumière naturelle et des éclairages appartenant au décor.

Une cinéaste très active

Son film plaît aux critiques et au public et a déjà été choisi par le festival parisien, celui de Clermont Ferrand, et fut très apprécié pendant la manifestation lyonnaise Hallucinations collectives ; il est par ailleurs acheté à l’étranger.

Lucille Hadzihalilovic ne parle pas beaucoup de son nouveau long métrage qui a obtenu à San Sebastian le prix du Meilleur premier film et révélé le talent de Marillon Cotillard. « Il s’agit d’un film entre horreur et fiction, avec des petits garçons. C’est un peu « L’île du docteur Moreau » ré-imaginé »!

Lucille Hadzihalilovic est aussi l’épouse de Gaspar Noé, grand cinéaste argentin installé depuis longtemps en France avec qui elle a fondé la production Les Cinémas de la zone. La cinéaste est licenciée d’histoire de l’art à Paris I et diplômée de l’IDHEC devenu la Femis. Son film de fin d’études « La bouche de Jean-Pierre » fut sélectionné à Cannes, dans le cadre d’Un Certain Regard et obtenu le Prix Très spécial.

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