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Obésité, surpoids: un humain sur trois est concerné

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Au cours des trois dernières décennies, l’obésité s’est considérablement aggravée, dans les pays pauvres comme dans les pays riches (Photo: Tobyotter/Flickr)

 
JOL Press : L’obésité n’est-elle plus seulement un problème de riches ?
 

Arnaud Cocaul : L’obésité n’a jamais été un problème de riches. Dans les pays développés, les classes sociales défavorisées sont davantage touchées par ce phénomène. Je dirais plutôt qu’il s’agit d’un problème de pays connaissant une transition économique très rapide. La Russie, l’Inde, la Chine, mais aussi certains Etats d’Amérique latine (Brésil, Mexique, Honduras, Chili…) et du Moyen Orient (Egypte, Libye, Arabie saoudite, Koweït…) sont les principaux concernés.

JOL Press : Comment expliquer la progression de l’obésité dans ces pays ? 
 

Arnaud Cocaul : Ce sont des pays qui ont radicalement changé de mode de vie en l’espace de quelques décennies. Les habitants se sédentarisent et acquièrent des biens (voiture, télévision…) qui interfèrent avec leur activité physique. Par ailleurs, la pollution liée au développement économique est un facteur non négligeable et complètement sous-évalué. Les polluants (gaz d’échappement, pesticides…) sont en effet stockés dans les cellules adipeuses.

Un autre élément joue : la multiplication des régimes. Plus votre niveau de vie est élevé, plus vous êtes soumis aux diktats du poids. Résultat, certains individus entament un régime pour perdre des kilos rapidement et suivent des consignes alimentaires aberrantes. Ce qu’ils n’auraient jamais fait avant ! Or, on sait que ce type de comportement explique en partie la reprise de poids et génère des troubles de l’alimentation.

JOL Press : En quoi l’aggravation de cette pandémie est-elle un problème ?
 

Arnaud Cocaul : Ce fléau sanitaire coûte une fortune à nos systèmes sociaux (l’obésité coûte chaque année à l’économie américaine au moins 215 milliards de dollars, selon une étude publiée en septembre 2010, ndlr). Les personnes exclues des systèmes de santé et souffrant d’obésité ne pourront pas soigner les pathologies liées à leur surpoids (maladies cardio-vasculaires, diabète, cancers). 

JOL Press : Jusqu’ici, aucun Etat n’est parvenu à juguler ce phénomène. Que faudrait-il faire pour y parvenir ? 
 

Arnaud Cocaul : Il n’y a pas de recette miracle. Il faudrait par exemple faire en sorte de limiter le niveau de stress, qui est une des causes de l’obésité. En outre, augmenter le pouvoir d’achat permettrait aux gens de faire de meilleurs choix alimentaires. C’est logique : les personnes les plus modestes se rabattent sur des produits moins chers et de moins bonne qualité.

Cela passe aussi par encourager les gens à faire de sport. A ce titre, la campagne «Let’s move» (Bougeons) de Michelle Obama est un modèle à suivre.

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