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Phénomène climatique: «El Niño» devrait encore frapper cet automne

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C’est essentiellement la sècheresse qui inquiète l’Australie. Le phénomène « El Niño » de 1998 avait dévasté les récoltes de blé (Photo:Lighttruth/Flickr)

JOL Press: Qu’est ce qui caractérise le phénomène « El Niño» ?

Frederic Decker: « El Niño » désigne une anomalie de la température de l’Océan Pacifique du Nord de l’Australie jusqu’à l’Amérique du Sud.

JOL Press: Comment ce phénomène se forme-t-il ? Est-ce seulement un phénomène naturel  ou du à l’activité de l’Homme ?
 

Frederic Decker: Il s’agit complètement d’un phénomène naturel. On le constate depuis plusieurs siècles. Il n’est donc pas nouveau du tout.

Le phénomène prend naissance en fonction du changement de l’air et de la masse d’eau en surface. Il est dû à un fort réchauffement, bien que normal à cette période de l’année. Dans cette partie du monde en particulier, le réchauffement reste plus intense. Il sera donc très violent cette année ou comme il y a deux-trois ans.

JOL Press: Quelle est la conséquence directe sur le climat mondial ?
 

Frederic Decker: Cela dépend des endroits, car le phénomène se manifeste de plusieurs façons. « El Niño » provoque des sècheresses en Australie, en Indonésie, en Inde ou Afrique Australe. En revanche, il créera beaucoup de cyclones en Polynésie et des pluies sur l’ouest de l’Amérique du Sud et de l’Argentine, voire en Afrique de l’Ouest. On peut aussi attendre des changements climatiques au Sud des Etats-Unis et au Mexique.

JOL Press: Ce phénomène aurait-il des conséquences sur les réserves naturelles ?
 

Frederic Decker: C’est essentiellement un phénomène de surface donc aucun dégât majeur n’est à prévoir. En revanche, cela aura des répercussions sur la faune marine car ça a tendance à diminuer la nourriture des poissons et à restreindre les zones de pêches.

JOL Press: Le dernier grand phénomène El Nino a eu lieu en 1998, que s’est-il passé depuis ?
 

Frederic Decker: Il n’y a pas eu qu’un « grand » phénomène « El Niño» bien que 1997 et 1998 en ont été les épisodes les plus intenses. Notamment en Amérique du Sud et en Australie.

Mais, depuis, le phénomène s’est reproduit de manière beaucoup moins forte en réalité. Notamment en 2002/2003 ou 2006/2007. Un réchauffement climatique se confirme mais qui n’est pas lié à El Nino, quand il se produit la planète se réchauffe dans son ensemble.

JOL Press: Et en France ?
 

Frederic Decker: Quelques conséquences sont à prévoir en France mais elles restent assez peu notables. Généralement, le phénomène « El Nino» a tendance à générer des étés chauds et orageux. Mais cela ne vaudrait que pour l’été 2015 car le phénomène est juste en train de se réveiller pour l’instant.

Propos recueillis par Valérie Choplin pour JOL Press

 

 
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