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Réforme du système éducatif: les étudiants chiliens ne lâchent rien

18.06.2014 par La Rédaction

Entretien avec Jorge Magasich, Historien, professeur à l’Institut des hautes études des communications sociales de Bruxelles.

Les étudiants chiliens, qui manifestent depuis trois ans pour réclamer la fin d’un système éducatif hérité de la dictature de Pinochet, ont à nouveau battu le pavé le 10 juin dernier, en face du palais présidentiel de La Moneda, à Santiago. Alors que la présidente chilienne Michelle Bachelet a fait de la réforme de l’enseignement son cheval de bataille lors de sa campagne électorale, où en est aujourd’hui sa promesse ?

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JOL Press : Depuis 2011, les étudiants chiliens manifestent pour réclamer une éducation gratuite publique de qualité. Où en est la réforme du système scolaire promise par la présidente Michelle Bachelet aujourd’hui ?
 

Jorge Magasich: Michelle Bachelet a promis lors de sa campagne électorale de procéder à des réformes profondes de l’enseignement. La présidente dispose aujourd’hui de la majorité parlementaire : elle a donc le pouvoir de le faire, mais elle a reporté ces réformes au deuxième semestre de cette année. Pour le moment, la chef d’Etat a introduit un projet de réforme fiscale permettant d’augmenter les impôts aux bénéfices des sociétés de 20% à 25% pour capter les fonds qui permettront de financer la réforme de l’enseignement. Une réforme de l’enseignement en profondeur devrait ensuite avoir lieu, mais on ne sait pas encore vraiment à quoi elle va ressembler : il y a quelques pistes mais c’est encore flou.

JOL Press : Comment fonctionne le système éducatif chilien ?
 

Jorge Magasich: La grande université publique du Chili, l’Universidad de Chile, est encore en théorie publique, bien que l’Etat apporte moins de 10% de son budget. Elle devrait entièrement être financée par l’Etat, mais d’autres universités privées revendiquent des fonds publics…Cela fait partie du débat. En matière d’éducation, le Chili va probablement ressembler à ce qui existe dans la plupart des pays d’Amérique latine – c’est le cas par exemple  de l’Argentine, du Pérou ou encore de la Bolivie – où la grande université publique, qui est en générale la meilleure, est gratuite mais sélective. Ceux qui échouent aux examens d’entrée sont donc contraints d’aller étudier dans les universités privées.  Les étudiants s’endettent pour payer leurs études universitaires, de l’ordre de 15 à 25 000 euros en moyenne, qu’ils mettront 10 à 15 années à rembourser, dans le meilleur des cas.

JOL Press : Le coût élevé des études dans les universités privées chiliennes est-il l’unique problème ?
 

Jorge Magasich: Les universités privées rencontrent deux types de problèmes. Tout d’abord, certaines sont d’une piètre qualité: à peu près tous les étudiants réussissent, il suffit juste d’acheter un diplôme. En général, les gens qui s’y rendent sont d’origine modeste et s’endettent en achetant un diplôme qui ne vaut pas grand-chose. D’autres types d’universités privées proposent tout de même un enseignement d’une certaine qualité, mais ne sont pas pluralistes. Par exemple, dans l’université de l’Opus-dei, ou des Légionnaires de Christ, beaucoup de livres sont interdits. Vous n’y trouverez par exemple jamais un ouvrage de Sartre. Ces établissements sont dominés par l’idéologie de l’institution. Les étudiants qui se rendent dans le deuxième type d’universités privées n’ont donc qu’une vision de la société, en général d’extrême droite.

JOL Press: Actuellement au Chili, existe-t-il un système de bourses pour les étudiants issus de milieu modeste qui veulent étudier à l’université ?
 

Jorge Magasich: Aujourd’hui le Chili compte un peu moins d’un million d’étudiants ce qui est considérable pour un pays de 17 millions d’habitants. Sur les 940 000 étudiants, environ 10% dont les parents ont les moyens de payer les études, 10% perçoivent des bourses, selon les notes obtenues à l’équivalent du baccalauréat, et les 80% d’étudiants qui restent doivent faire des prêts pour payer les études.

JOL Press : Le mouvement étudiant est-il massivement soutenu dans la société chilienne ?
 

Jorge Magasich: La plupart des Chiliens sont d’accord pour affirmer que les études sont trop chères…Même les nostalgiques de la dictature estiment que cette situation est intenable. Tout le monde est presque unanime pour dire que l’actuel système d’enseignement privé est trop cher : 80 à 90% de la société estime que cela doit changer. Mais le débat qui s’impose aujourd’hui concerne la manière de le modifier. Deux types d’écoles s‘affrontent : l’une affirme qu’il faut des grandes universités publiques, c’est d’ailleurs le slogan du mouvement étudiant « un enseignement gratuit, public et de qualité ». L’autre affirme qu’il faut que cette éducation soit payante : il s’agit en fait d’un argument calqué sur la politique du premier ministre britannique David Cameron qui affirme que c’est la classe moyenne qui va étudier à l’université, et qu’étant que les impôts sont payés par tous, ce n’est pas juste pour les familles défavorisées qu’ils paient pour la classe moyenne.

JOL Press : Réformer le système éducatif chilien, encore largement hérité de la dictature de Pinochet, est-il un moyen de tourner la page de ces années noires au Chili ?
 

Jorge Magasich: Oui je le pense. D’ailleurs, lors des manifestations les étudiants disent qu’ils veulent en finir avec l’enseignement de Pinochet à travers des slogans tels que « il va tomber, il va tomber l’enseignement de Pinochet ! ». Le système éducatif actuel est celui qui a été imposé par la dictature, qui a permis la création des universités privées, engendrant aujourd’hui encore un amalgame entre étudiants et clients.

La Rédaction


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