Site icon La Revue Internationale

«Romania Curata»: une plateforme anti-corruption en Roumanie

[image:1,l]

JOL Press : Quel est l’objectif de « Romania Curata »

 

Radu Busneag : « Clean Romania » est une alliance d’ONG dont l’objectif est de sensibiliser la société civile sur le comportement corrompu des autorités de l’Etat et donc d’accroître la transparence, la réactivité et la responsabilité des autorités gouvernementales et des collectivités locales.

Actuellement, nous travaillons sur un projet visant à développer l’activité de surveillance à travers le portail www.romaniacurata.ro. L’Alliance envisage d’engager plus de bénévoles au niveau régional et local pour décentraliser ses activités de surveillance nationale, réalisées essentiellement à partir de Bucarest.

JOL Press : La corruption est-elle présente à tous les niveaux de la société roumaine ?

 

Radu Busneag : La corruption en Roumanie est encore très répandue. Des actes de corruption sont détectés à haut niveau, au sein du gouvernement, au Parlement, mais aussi dans les hôpitaux, les écoles et les universités. La corruption est présente à différents niveaux et degrés: du Conseil de la ville de Bucarest au conseil local d’un village reculé.

[image:2,s]

JOL Press : Est-ce que les campagnes et structures telles que « Romania Curata » portent leurs fruits en Roumanie et inspirent d’autres initiatives ?
 

Radu Busneag : Le travail effectué par la Société académique roumaine (SAR), fondateur de « Clean Romania » pour surveiller les dépenses publiques et l’intégrité des fonctionnaires depuis près de 15 ans, a inspiré des politiques comme Monica Macovei, ancienne ministre de la Justice, membre du Parlement européen, qui a proposé des réformes judiciaires essentielles telles que la création de l’Agence nationale pour l’intégrité en 2007. Cette agence surveille l’intégrité de tous les fonctionnaires.

D’autre part, la Société académique roumaine (SAR) a proposé en 2004 la création de la Coalition pour un Parlement propre. Le concept a d’abord été mis à l’essai sur sept grandes villes lors des élections locales de juin de 2004, puis étendu à tous les candidats aux élections nationales de novembre. L’idée était de vérifier l’intégrité des candidats pour les élections locales et parlementaires selon un certain nombre de critères.

JOL Press : Qu’est-ce que l’entrée de la Roumanie dans l’Union européenne en 2007 a –t-elle permis de faire évoluer dans la lutte contre la corruption ?
 

Radu Busneag : Le processus de suivi imposé par l’UE depuis 2007 a ​​beaucoup aidé à cet égard. Tous les six mois, la Commission européenne prépare des rapports au titre de « Mécanisme de Coopération et Vérification » sur les progrès réalisés dans la réforme judiciaire et la lutte contre la corruption. Il s’agit d’un outil de pression utilisé pour forcer les divers gouvernements à respecter, et à faire respecter, les règles de lutte contre la corruption déjà existantes. Sans cela, les politiciens auraient le champ libre pour adopter des lois qui leur assurent l’immunité contre d’éventuelles poursuites.

JOL Press : Ces initiatives et structures ont-elles permis une prise de conscience parmi les citoyens, à l’image du circuit contre la corruption organisé par le journaliste Eugen Istodor ?
 

Radu Busneag: «  Clean Roumanie » est en pleine expansion, avec un grand nombre de bénévoles issus de communautés locales qui travaillent sur le suivi des dépenses publiques et sur l’intégrité publique.

Mais prise de conscience de lutte contre la corruption des citoyens est proportionnelle au degré de richesse d’un pays ou d’une région. La sensibilisation contre les actes de corruption est conditionnée par le degré de bien-être d’une communauté.

Quitter la version mobile