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«Une jeunesse bosnienne»: le webdoc qui révèle un autre visage de la Bosnie

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JOL Press : Pourquoi avoir privilégié la jeunesse bosnienne au sein de votre webdoc ?
 

Laura Tangre : Je m’intéresse depuis quelques années au transmedia et aux web documentaires. En 2011, je voulais d’abord réaliser un projet journalistique en rapport avec l’Europe, sur la question de l’identité européenne, mais une fois arrivée en Bosnie, j’ai rencontré beaucoup de jeunes et je me suis rendue compte qu’il y avait énormément de choses à raconter : nous voulions interroger les Bosniens sur leur quotidien et comprendre les traces qu’a laissées la guerre en Bosnie, 20 ans après le début de la guerre et sur les traumatismes de la population.

JOL Press : Quelles sont les attentes et désirs des Bosniens que vous avez rencontrés ?
 

Laura Tangre : Le constat est alarmant. Nous avons rencontré des gens révoltés: dans un pays où la corruption est très forte, il y a une vraie colère vis-à-vis de la vie politique, et un clivage identitaire que les gens n’approuvent pas.

En Bosnie, les politiciens parlent à leurs propres communautés et essaient, à travers la différenciation communautaire, d’atteindre des postes clés, mais aucune décision n’est prise de manière unitaire, tout est fait pour cliver les différentes populations.

JOL Press : Ces signes annonçaient-ils les prémices d’un « printemps bosnien »  ?
 

Laura Tangre : Oui, lorsque nous étions sur place, nous avons observé de près ce désintéressement de la vie politique parmi les jeunes, qui ne voient aucunes avancées économiques. Je n’ai donc pas été étonnée, lorsque les médias ont baptisé le mouvement de contestation « Printemps bosnien », au mois de février 2014.

Cela a été une vraie occasion pour de nombreux jeunes de reprendre en main leur vie citoyenne, c’est une belle avancée. Les « chorums » et assemblées improvisées qui se sont tenues durant le Printemps bosnien dans leur méthode et leur organisation mériteraient que l’on s’y penche, notamment pour nous les Européens, qui perdons peut être petit à petit notre investissement politique.

JOL Press : La société bosnienne est-elle toujours fragilisée par ces années de conflit ?
 

Laura Tangre : Aujourd’hui, les jeunes bosniens veulent aller de l’avant. Ils ne veulent plus entendre parler de cette guerre, qui est encore très présente dans les médias : les jeunes aimeraient voir leur pays avec des perspectives un peu plus positives. Pour eux, parler de la guerre est un retour dans le passé qui ne leur plait pas.

 

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>> Découvrez l’intégralité du webdoc « Une jeunesse bosnienne »
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