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Vers une gouvernance mondiale des océans?

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Les océans recouvrent 72% du globe. Crédit : Shutterstock

JOL Press : Quelle est la situation des océans d’un point de vue écologique ?
 

Rachid Amara : Je ne dirais pas que c’est catastrophique mais plutôt inquiétant. Les pressions humaines sur la mer et le littoral sont de plus en plus fortes comme l’ont montré des études à peu près partout dans le monde. D’un autre côté il faut mentionner le fait qu’il y a beaucoup d’efforts pour améliorer la qualité écologique des mers et des océans.

C’est vrai que selon les pays et les régions les politiques sont très différentes. Les pays européens, les Etats-Unis, l’Australie sont des pays qui sont concernés par ces problèmes d’environnement et de préservation des ressources. Alors que d’autres le sont moins pour différentes raisons. Par exemple pour les Japonais, les ressources marines sont très importantes économiquement et culturellement.

JOL Press : Pourquoi les pays ne changent-ils pas leurs politiques ?
 

Rachid Amara : Continuer comme ça est suicidaire mais c’est tout de même très compliqué. Par exemple le Japon dont je parlais avant met en place des programmes de valorisation des ressources avec des récifs artificiels pour augmenter la productivité et favoriser la reproduction des espèces. Ils ont donc aussi cette idée de cultiver la mer.

Mais aujourd’hui nous devons faire attention à pouvoir mieux gérer et protéger les écosystèmes et les ressources. Pour l’instant c’est encore insuffisant à cause des enjeux économiques qui prennent le pas sur les enjeux écologiques. Il faut faire prendre conscience aux citoyens qu’ils peuvent changer les choses grâce à leurs votes et leur influence.

JOL Press : Que pensez-vous de l’idée de la création d’une gouvernance mondiale des océans ?
 

Rachid Amara : Je ne suis pas contre une telle idée. Il faut savoir que les océans et les mers sont des milieux sans frontière contrairement au domaine terrestre. Les organismes qui y vivent se déplacent d’une mer à une autre, etc… De la même façon, la pollution déversée ne reste pas forcément près des côtes du pays qui a pollué. Elle peut se retrouver à des milliers de kilomètres, comme on peut le voir avec ces produits plastiques qui ensuite se concentrent dans certaines zones. Donc avoir une gestion locale ne sert pas à grand-chose et il faut avoir une vision globale pour protéger les mers et les océans.

Il faut aussi trouver des solutions pour faire respecter les accords internationaux sur les quotas de pêche par exemple. Je pense qu’aujourd’hui, il faut impliquer le plus possible les citoyens dans ce débat, ce qui est le rôle des journalistes qui doivent alerter sur les problèmes écologiques.

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