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1 femme sur 5 agressée sexuellement durant ses études: la Californie réagit

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L’université de Californie du Sud, accusée comme beaucoup d’autres institutions, de négligence en matière d’affaires d’agressions sexuelles dans les campus. (Photo :KatherineWelles/Shutterstock).

Des agressions récurrentes

Ces dernières années, la lumière a été faite sur de sordides agressions sexuelles ayant lieux sur différents campus d’universités américaines. Et ce nombre ne cesse d’augmenter. D’après une étude réalisée à la demande de la Maison Blanche, 1 femme sur 5 a été victime d’une agression sexuelle au cours de sa scolarité. Parmi elles, seulement 12%  acceptent d’en parler et déposent une plainte. Souvent collectives, ces plaintes mènent rarement à la condamnation des agresseurs.

Ce qui a profondément choqué l’opinion publique était le peu de considération des autorités universitaires. Très peu considèrent de façon sérieuse les plaintes, aussi nombreuses soient-elles. Elles tentent de dissuader les jeunes victimes, pour protéger leur réputation et les étudiants les plus émérites (les sportifs, par exemple). Elles invoquent principalement le caractère équivoque du consentement de la jeune fille. Beaucoup d’agressions ayant lieux dans des environnements festifs, les universités clament alors des «torts partagés».

Face à ces nombreuses injustices, les associations se multiplient, parmi elles, le SCA «Student Coalition Against Rape», qui offre aux victimes l’aide psychologique nécessaire, et tente d’apporter une contribution à l’avancée des procédures judiciaires.

Sanctionner les universités laxistes

L’idée d’une telle loi n’est pas née ex-nihilo ; en réalité, en janvier dernier, le président Barack Obama avait lancé un groupe de travail afin de réfléchir aux différents moyens de réduire des chiffres qui deviennent alarmants. Ainsi, plus de cinq mois plus tard, en juin 2014, deux sénateurs de l’Etat de Californie ont trouvé un moyen de forcer les universités américaines à offrir un environnement sain et sécurisé à leurs étudiants. Il s’agit de conditionner l’obtention de financements étatique à l’adoption d’un «code de conduite» spécifique aux agressions sexuelles dans les campus. 

Ce que contiendrait ce « code de conduite » peut paraitre aberrant. Il s’agirait de définir la notion de «consentement à l’acte» qui se trouve au coeur des débats. Ce consentement devra être «explicite, conscient et volontaire» et ce à n’importe quel moment de l’acte. Encore plus absurde, il est précisé que le silence ne vaudra pas acceptation.

Le texte a déjà été adopté par le sénat et est en attente de l’acceptation par l’assemblée de Californie. Certains soulignent déjà des limites: la victime pourrait abuser de ces précisions en jouant sur les différents aspects du consentement qu’elle a donné. D’autres se demandent si le consentement devra nécessairement etre réitéré perpétuellement au cours de la relation.

55 établissements américains concernés

55 établissements à travers le pays ne traiteraient pas correctement les plaintes déposées ou ne mettraient pas en place des structures disponibles pour les victimes. En Californie se sont plusieurs universités, parmi les plus prestigieuses qui seraient dans le viseur des autorités fédérales. A l’instar de l’université de Berkeley. Dans une tribune publiée dans le journal the Huffington post, Sogie karasek , étudiante, revient sur une tentative de viol dont elle a été victime. Elle a porté plainte par la suite contre l’agresseur mais également contre l’université, incapable de lui offrir un environnement saint et tentant de la dissuader de mener à bien sa plainte.

A l’université de Californie du sud, une dizaine de plaintes ont été déposées entre 2010 et 2012, les autorités fédérales avaient ouvert une enquête après qu’eurent été dénoncées de nombreuses négligences. Dans ces affaires, certains policiers n’hésitent pas à affirmer que certaines conduites et comportements des étudiantes mènent inéluctablement au viol (consommation d’alcool ou habits jugés trop féminins).

Au niveau national, les universités de Harvard et Columbia ne font pas exception. Dans cette dernière, 23 étudiantes ont déposé une plainte commune auprès de la faculté, qui a décidé de ne pas condamner le coupable. Certaines vivent toujours dans la même résidence que leur agresseur.

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