Pour réduire sa dette et installer un nouveau système d’air conditionné, l’aéroport de Caracas impose aux voyageurs une taxe sur l’air respiré.
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Avec cette taxe sur l’air, le Venezuela a suscité à la fois la moquerie et l’indignation. Crédit : Shutterstock
Les aéroports du monde entier imposent des taxes plus ou moins importantes aux voyageurs qui transitent par leurs installations. Mais l’aéroport de Maiquetía à Caracas vient probablement de décrocher la palme de la taxe la plus absurde et injustifiée.
15 euros pour respirer
Les responsables ont décidé d’imposer une taxe de 127 bolivars (à peu près 15 euros) pour avoir le privilège de respirer. Ils ont justifié cette décision en expliquant qu’un nouveau système d’air conditionné utilisant l’ozone et qui « élimine les contaminants » était en construction. Selon eux, ce serait le premier système de ce type dans toute l’Amérique du Sud et les Caraïbes.
Sur les réseaux sociaux, certains internautes se sont ouvertement moqués de cette décision et de l’état catastrophique de l’aéroport. Le journaliste vénézuélien Daniel Martinez a pointé du doigt l’ambition de l’aéroport de se doter d’un nouveau système en rappelant que « les toilettes n’ont pas d’eau, l’air conditionné est cassé et il y a des chiens errants mais ils ont de l’ozone ? ».
Une dette énorme
Au delà du financement de ce système apparemment révolutionnaire, l’aéroport doit surtout faire face à une dette colossale. Maiquetía doit plus de 4 milliards de dollars à différentes compagnies aériennes pour la vente de billets et le contrôle du taux de change du gouvernement qui leur ont fait perdre énormément. Devant l’absence de réponse du Venezuela sur la question de savoir comment il va solder sa dette, de grandes compagnies comme American Airlines ont réduit leur trafic vers Caracas de 80%. Air Canada a de son côté totalement suspendu tous ses vols vers le Venezuela depuis Mars.
Malgré la grogne des compagnies, le ministre du Transport Luis Caraballo Graterol a déclaré que le Venezuela ne devait rien à des compagnies aériennes étrangères.