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Ariane Labed dans la première comédie de Jasmila Zbanic

Née en Grèce il y a 30 ans, Ariane Labed, l’héroïne de la nouvelle coproduction de la cinéaste bosnienne Jasmila Zbanic intitulée « L’ Île d’Amour », ira dans quelques jours au Festival du Film de Locarno avec toute l’équipe artistique. Le film fait partie de la sélection officielle.

L’actrice a répondu à quelques questions sauf une, concernant les événements qui se sont passés dans une boîte à la mode, où se rassemblent la jeunesse dorée d’ Europe centrale et celle du sud du continent. Le propriétaire, un riche Croate, a fait des avances à l’actrice qui n’a pas voulu sortir avec lui. L’homme n’a pas compris et l’a attrapée en essayant de l’étouffer car la belle a jeté dans la mer deux de ses précieuses chaises. La police est intervenue et c’est l’actrice et sa collègue roumaine avec le nez cassé qui on failli être emprisonnées. Le ministre croate de l’Egalité des genres est intervenu et le tournage a pu continuer après quelques jours de pause très mouvementés.

-Vous êtes allée à Zagreb faire la rencontre avec la réalisatrice de l’île d’Amour. Avec quelle motivation ?

J’étais très curieuse de rencontrer Jasmila que je connaissais de nom à travers Sarajevo mon amour, et puis nous nous sommes parlé au téléphone et j’ai très vite compris qu’elle avait une personnalité très forte et singulière. Je me suis simplement dit que cela pouvait être très intéressant de travailler avec elle.

-Jasmila Zbanic vous a décrite comme une actrice d’une beauté intérieure très intense, dont le talent est égal à celui de Charlotte Rampling. S’agit-il d’une confirmation de votre savoir-faire de comédienne ou d’un compliment ?

Il s’agit d’un compliment magnifique! Je ne savais pas qu’elle avait dit une chose pareil! C’est vraiment exagéré! J’ai commencé à faire du cinéma il y a peu de temps en fait, et je n’ai pas conscience de mon savoir_faire. J’essaie d’apprendre, d’avancer et d’être ouverte à l’univers que chaque réalisateur propose.

-Le scénario de cette comédie, une exception dans le parcours cinématographique de la réalisatrice, a été élaboré avec l’écrivain Aleksandar Hamon, très célèbre dans les Balkans et aux États Unis. En France, il est un illustre inconnu. Cela vous étonne-t-il?

Oui c’est étrange, et j’espère que Love island permettra également de faire découvrir son talent dans beaucoup de pays.

-Quelles ont été vos relations avec les autres interprètes ? Quel effet a produit la présence de Franco Nero dans l’équipe artistique?

Dès l’audition nous nous sommes très bien entendus avec Ermin Bravo et Ada Condescu. C’était un plaisir de construire ces personnages ensemble. Nous étions très solidaires et cela me semble essentiel dans le travail que nous faisons. La présence de Franco Nero était très plaisante, c’est un homme d’une grande générosité.

-Le film sera présenté dans quelques jours dans la sélection Piazza Grande du Locarno Film Festival. Qu’attendez vous d’une telle occasion ? Encore un prix international d’interprétation ?

Je n’attends rien de particulier. J’attends juste de découvrir le film que je n’ai toujours pas vu! C’est toujours un moment un peu cérémonial de découvrir avec l’équipe un film que l’on a construit ensemble. Je pense que ce sera très émouvant!

-Vos origines grecques ont-elles influencé votre décision de participer à un projet « balkanique » ?

Je n’ai pas d’origine grecque. Mais c’est un pays dans lequel j’ai vécu et que j’adore. Love island aurait pu être de n’importe où cela m’aurai touchée de la même manière. Ce qui me semblait intéressant c’était les 3 différentes nationalités des 3 personnages principaux.

-Quels sont vos projets cinématographiques ?

Je viens de finir le tournage de The Lobster (le prochain film de Yorgos Lanthimos) et je commence le tournage d’un film belge dans quelques jours.

D’abord danseuse, Ariane Labed a fait un passage au Théâtre Antoine Vitez de l’Université de Provence et au Théâtre National Grec, et a tourné en 2010 « Attenberg » d’Athina Rachel Tsangari, et obtenu plusieurs prix. D’abord à la Mostra de Venise, où elle a reçu le prix d’interprétation féminine, et au Festival Premiers plans d’Angers. L’Académie du Cinéma Grec lui a attribué le Prix de la meilleure interprétation. Ariane Labed a tourné avec Julie Delpy et Ethan Hawke dans « Before Midnight » entre autres et récemment avec Benoît Poelvoorde, dans le beau film « Une place sur terre » de Fabienne Godet.

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