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Brésil-Allemagne, acte II

Les Brésiliens rêvaient d’un France-Brésil en demi-finale de leur Coupe du Monde. Mais les Allemands en ont décidé autrement ; la Seleçao devra attendre pour laver l’affront de 98 et la leçon de réalisme de 2006. Il est pourtant difficile de ne pas considérer cette rencontre comme la demi-finale de rêve, qui mettra aux prises deux mastodontes du football mondial… Pour la deuxième fois, seulement, dans la compétition reine.

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Miroslav Klose, déjà présent lors de la défaite de son équipe face au Brésil en finale de la Coupe du Monde 2002, arrivera à Belo Horizonte avec un esprit revanchard. (shutterstock.com)

Le cauchemar de 2002 : Allemands et Brésiliens ne se sont rencontrés qu’une seule fois dans la plus prestigieuse des compétitions. Un véritable blockbuster, qui marquait l’apothéose d’un Mondial 2002 secoué par les polémiques d’arbitrage ; les deux nations s’affrontent en finale à Yokohama. Devant 71 000 spectateurs, la Mannschaft fait jeu égal avec la Seleçao pendant une mi-temps. Mais au retour des vestiaires, la défense allemande subit, et craque à la 67e minute sur un but de l’intenable Ronaldo. Oliver Kahn, gardien emblématique du Bayern et de sa sélection, est coupable d’une grossière bourde sur l’ouverture du score ; son équipe ne s’en relèvera pas (2-0 score final). 12 ans plus tard, si seul Klose faisait partie du groupe vaincu en 2002, il est évident que l’Allemagne entière, joueurs comme supporters, attend une revanche. Et plus que jamais, il semble que tout vient à point qui sait attendre : toutes les conditions sont réunies pour rendre la pareille au peuple brésilien.

Sans Neymar ni Silva : Le premier est blessé, le second suspendu : ils auront en commun ce sentiment d’impuissance devant le futur sort de leurs coéquipiers. Le numéro 10 brésilien, meilleur buteur de son équipe (4 buts) et dépositaire du jeu, a dû déclarer forfait des suites d’une vertèbre fracturée. Un véritable coup dur pour les Auriverdes, qui comptaient sur l’ailier fantasque du Barça pour insuffler la folie qui manque tant au système brésilien. Quant à Thiago Silva, buteur face à la Colombie (2-1) et patron de la défense, il a écopé d’un carton jaune stupide dans ce même match, et devra suivre la rencontre depuis les tribunes. Sans ses deux cadors, Scolari s’en remettra à l’autre héros des quarts, David Luiz, pour diriger sa défense et devra trouver la solution pour pallier le forfait de Neymar. Le milieu offensif de Chelsea Willian semble tenir la corde, mais c’est bel et bien le jeune Bernard qui pourrait disputer le match de sa vie ce soir face aux Allemands. 

La régularité allemande force le respect : 2 demi-finales, 1 finale : depuis leur élimination surprise au Mondial 98, en quart, par la Croatie de Davor Suker (3-0), la Mannschaft n’a plus quitté le dernier carré en Coupe du Monde. Mieux, ils s’inclinaient à chaque fois contre le futur vainqueur (Italie en 2006 et Espagne en 2010). Une statistique qui motivera encore plus les cariocas brésiliens dans leur quête de la sixième étoile. Ce qui peut les inquiéter, c’est le fait que les Allemands n’ont toujours pas disputé de match référence dans la compétition ; certes, il y a eu la victoire 4-0 du Portugal. Mais cette correction était le résultat d’une déroute des Portugais, et non d’un récital germanique. Bousculée par l’Algérie, attentiste face à la France, la Mannschaft ne dégage pas sa puissance et sérénité habituelle. Et pourtant, comme d’habitude, elle est au rendez-vous de la compétition reine.

Et c’est le moment où jamais de réaliser la performance de la compétition, le match charnière vers un quatrième trophée Jules Rimet. Lors de leur affrontement de 2002, c’était un gardien qui avait amorcé la chute de son équipe. Et cette année : les grands absents, encore un gardien, Klose pour son seizième but en Coupe du Monde ? Une chose est sûre, cette première demi-finale du Mondial brésilien se jouera sur un détail. 

 

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