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Chine: elle accouche à Hong Kong et écope de 20 mois de prison

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Une silhouette derrière des barreaux se tenant devant le drapeau chinois. (Crédit : ChameleonsEye / Shutterstock.com)

C’est un phénomène qui touche Hong Kong depuis plusieurs années : de nombreuses femmes enceintes arrivent de Chine continentale pour accoucher sur l’île. Pour échapper à la politique de l’enfant unique, mais pas seulement : conformément à la constitution hongkongaise, un Chinois naissant sur l’île obtient automatiquement la nationalité hongkongaise, profitant ainsi d’une couverture maladie et de frais d’éducation extrêmement avantageux.

Hôpitaux et cliniques débordés

Problème : les hôpitaux et cliniques d’accouchement sont saturés et manquent de personnel, si bien que plus une seule chambre n’est libre pour les Hongkongaises. Les locaux sont en colère, et arguent que les Chinoises viennent accoucher à leurs frais dans des hôpitaux publics. Dans les faits, elles vont bien plus souvent dans des cliniques privées par leurs propres moyens, et cette forte affluence entraîne de nombreuses créations d’emplois dans le milieu obstétrique. Ce serait donc plutôt un atout pour Hong Kong, mais les citoyens ne veulent plus de cette situation.

Pour lutter contre cette véritable déferlante de femmes enceintes, l’île a tenté il y a deux ans de prendre des mesures, comme accorder une priorité aux Hongkongaises dans les hôpitaux ou renforcer le contrôle des certificats de naissances délivrés aux Chinoises du continent. Par ailleurs, ces jeunes femmes peuvent encourir une peine de 14 ans de prison ainsi qu’une amende de 150 000 dollars hongkongais. Mais rien n’y fait, et de nombreuses jeunes mamans arrivent encore à s’immiscer entre les mailles du filet.

20 mois de prison pour avoir accouché sur l’île

C’est ce qu’a fait une Chinoise de 34 ans, partie accoucher à Hong Kong, pour offrir à son bébé un futur plus optimiste qu’en Chine. S’étant déclarée touriste en arrivant, elle a menti au contrôle du service de l’immigration. Incidemment, elle a écopé une peine de 20 mois de prison ferme.

Cependant, elle est la première à avoir été condamnée. Peut-être a-t-elle été prise comme exemple, peut-être le gouvernement a-t-il décidé de ne plus rien laisser passer. Dans tous les cas, ce phénomène devrait être un véritable avertissement pour la Chine.

Bien qu’elle ait annoncé en novembre un assouplissement de la politique de l’enfant unique -bientôt, un couple pourra avoir deux enfants si l’un des deux parents est lui-même enfant unique-, la République populaire continue de pratiquer des avortements forcés, parfois jusqu’à sept mois de grossesse. Une barbarie que les Chinoises tentent de fuir, et qui doit cesser au plus vite.

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