Site icon La Revue Internationale

Concours: la Suisse se cherche un nouvel hymne national

[image:1, l]

Cor des Alpes (Crédit : mountainpix/Shutterstock)

« Le Bulletin météo suisse »

« Le Cantique suisse », actuel hymne national, est loin de faire partie des incontournables de la société helvétique. Chant aux caractéristiques religieuses, puisqu’il s’agit avant tout d’un chant biblique, il a été composé en 1841 par le prête allemand Alberich Zwyssig.

« Sur nos monts, quand le soleil
Annonce un brillant réveil,
Et prédit d’un plus beau jour le retour,
Les beautés de la patrie
Parlent à l’âme attendrie ;
Au ciel montent plus joyeux
 »

« Soleil », « doux rayon du soir », « la foudre » ou encore « l’orage », le champ lexical de la météo est très présent dans les paroles de l’hymne et ce, quelle qu’en soit la version. Le changement de langue ne déroge pas à la règle, ce qui lui vaut le dur surnom de « Bulletin météo suisse ».

Modalité et règlement

Des paroles compliquées pour certains, un peu trop religieuses pour d’autres, l’air n’emballe plus et les paroles se sont éloignées des mentalités avec le temps. Il n’est pas rare de rencontrer un Suisse ignorant les paroles de son hymne. Un sondage réalisé en 2000 annonçait d’ailleurs que moins d’un tiers des habitants ne connaissaient même pas la première strophe du chant national.

Si les paroles sont confuses dans l’esprit des habitants du pays des coucous et du chocolat, le règlement du concours est pour sa part plus clair. La mélodie doit être la même, mais pourra être modifiée, voire remplacée, par une nouvelle composition, si possible plus entraînante. Quant au futur texte des paroles, il ne devra pas dépasser 3 strophes et « refléter la teneur, le sens et l’esprit du préambule de la Constitution fédérale suisse de 1999 actuellement en vigueur ».

Clôt depluis le 30 juin 2014, il n’est maintenant plus possible de participer au concours. Politiques, musiciens, journalistes et même sportifs, c’est en tout 18 personnalités qui ont été sélectionnées pour déterminer le palmarès des 10 meilleurs projets. Ces derniers seront mis en ligne dès le printemps 2015, afin que le reste de la population puisse déterminer les 3 meilleurs. Enfin, lors de la fête fédérale de la musique populaire, en septembre 2015, le public aura l’occasion de voter pour l’heureux gagnant !

Un phénomène courant ?

L’hymne d’un pays est généralement changé lors de grands bouleversements politiques, comme une guerre ou une révolution. Mais quand on est suisse, et donc par nature neutre, les occasions se font tout de suite plus rares.

La tradition de l’hymne national n’est, qui plus est, apparue qu’à la fin du XIXème siècle au pays du référendum. Et ce n’est pas la première fois qu’on le change. « Le Cantique suisse » a été officiellement remplacé « Rufst du, mein Vaterland », en français « O Mont indépendants », en 1981. Le texte de ce précédent hymne avait été écrit en 1811, par le professeur de philosophie bernois, Johann Rudolf Wyss, et sa mélodie n’était autre que « God Save the Queen ». Une similitude avec l’hymne britannique qui lui vallu donc d’être changé.

Quitter la version mobile