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Conflit Israël / Hamas: Intérêts d’al-Sissi bien compris…

Jeudi 17 juillet. Ariel Ben Solomon, journaliste au Jerusalem Post, quotidien anglophone de la capitale israélienne, s’interroge sur les réelles motivations du président égyptien, le général Abdel Fattah al-Sissi, à l’origine, après une semaine d’hostilités, d’une proposition de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. 

[image:1,l] (Crédit : Shutterstock)

Les intérêts communs de l’Égypte… d’Israël

Et si al-Sissi voyait d’un très bon œil qu’Israël « s’occupe » du Hamas – un groupe qui, de par sa proximité avec les Frères musulmans, a participé à l’insurrection islamiste à laquelle il a lui-même, à la tête de l’armée, dû mettre fin.

Ariel Ben Solomon reprend, notamment, le témoignage d’un officiel égyptien, recueilli par Dina Ezzat pour Ahram OnLine :

« Soyons clair sur un point : le Hamas peut bien le nier autant qu’il veut, mais la réalité est que :

1)      Le Hamas a été impliqué dans la déstabilisation de la sécurité dans le Sinaï en soutien aux Frères musulmans, exclus du pouvoir par la volonté du peuple égyptien 

2)      Les leaders du Hamas ont refusé de suivre notre conseil, il y a quelques semaines, de ne pas déclencher les hostilités, ils ont décidé de prendre le risque et d’exposer la population civile sans défense de Gaza »

Pour preuve supplémentaire : le refus du cessez-le-feu par le Hamas, à l’origine du déclenchement de l’opération terrestre de Tsahal à Gaza.

En finir avec les Frères musulmans

Il semblerait qu’al-Sissi n’ait pas sollicité l’accord – ou l’avis – du Hamas avant de proposer un cessez-le-feu. La partie serait des plus complexes et le contraindrait à jouer un double jeu, dans les règles de l’art diplomatique.

D’une part, sa détestation du Hamas ne le pousse pas à lui venir en aide et c’est pour cela, notamment, qu’il n’évoque pas l’assouplissement des contrôles frontaliers entre l’Égypte et Gaza. A Rafah, renforcés depuis la destitution de Morsi – et dont le Hamas fait une condition de tout accord. Les tirs du Hamas sur le Sinaï l’ont, sur ce point, conforté.

D’autre part, il lui est difficile d’ignorer la souffrance des Gazaouis.

En réalité, al-Sissi ne verrait sans doute pas d’un mauvais œil une poursuite, pendant quelques temps, des hostilités. Le Hamas en sortirait durablement affaibli, Israël pâtirait d’une victoire, très certainement, à la Pyrrhus. Et pour sa part, le président égyptien renforcerait sa stature d’homme d’Etat dans son pays et marquerait des points à Washington. Seul hic, la concurrence de la Turquie et du Qatar…

Avec le lancement de la phase terrestre de l’opération Bordure protectrice, les plans du nouveaux raïs sont, pour le moment, exaucés. 

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