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Contre le Hamas, contre l’antisémitisme, pour une vraie manifestation pour la Paix

Sur le site du syndicat CGT des postiers et services postaux de Paris, un appel à la « Manifestation pour l’arrêt des bombardements sur Gaza » a été lancé par le « Collectif Paix Juste et Durable entre Israéliens et Palestiniens »…

J’aurais presque envie d’y aller… Une « paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens », moi, je dis chiche ! Et puis, avec un peu de chance, dans la soirée, entre Denfert et Invalides, je pourrais croiser ma postière de la rue Poissonnière. Elle n’a jamais été fichue de grimper deux étages pour m’apporter un colis, mais, parions-le, elle est prête à arpenter le pavé si c’est pour sauver Gaza bombardé, et si c’est aussi poliment demandé par la CGT…

Plus sérieusement, Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement, pouvait bien, ce matin sur BFM TV, assurer que les autorités avaient reçu toutes les garanties selon lesquelles il n’y aurait pas de débordements tels que ceux observés dimanche 13 juillet à la Bastille et, encore, samedi 19 juillet du côté de Barbès, il y a fort à parier que Paris et ses excités feront encore la Une des médias internationaux ce soir et demain.

Pourquoi ? Parce que, derrière le verbiage pacifique, cette manifestation sera, une fois de plus, l’illustration de la collusion entre une certaine gauche – à la gauche de la gauche – et les islamistes les plus radicaux, parce que cette manifestation sera, une fois de plus, une vaste opération de manipulation des esprits à des fins antisémites tout autant qu’anti-occidentales.

Pour la gauche de la gauche, ce sera une nouvelle occasion d’exprimer la « haine de soi », la « haine des leurs », la haine de tout ce qui fait – et a fait – la société occidentale qui les a engendrés. Et pour des musulmans – une minorité, souvent jeunes, souvent écorchés vifs -, ce sera pareillement une nouvelle occasion, entre autres choses, de témoigner leur soutien aux perversions les plus folles de leur religion. Ignorant.

« Mon Dieu, gardez-moi de mes amis. Quant à mes ennemis, je m’en charge ! »

« Manifestation pour l’arrêt des bombardements à Gaza », déclare l’appel officiel. Est-il seulement nécessaire de rappeler – oui, car on ne le rappelle jamais trop – que la paix, ce ne serait pas que l’arrêt des bombardements à Gaza mais aussi l’arrêt des roquettes islamistes sur 75% du territoire israélien, l’arrêt des morts, civiles et militaires, côté palestinien et israélien ? Et ne faudrait-il pas aussi rappeler deux autres faits oubliés, à savoir que, cette guerre, c’est le Hamas qui l’a déclenchée en tirant sur Israël, et que la nature totalitaire de ces islamistes est telle que l’Égypte d’al-Sissi soutient Israël dans sa lutte ?

Ainsi, entre Denfert et Invalides, un parcours de « droite », selon la symbolique des parcours de manifestation parisienne, souvent utilisé, par exemple, pour la Manif pour Tous – belle ironie, Monsieur le Préfet ! -, ma postière de la rue Poissonnière ou tel ou telle de ses camarades défilera avec les soutiens d’une menace globale bien réelle, la menace islamiste, la menace islamo-fasciste. Bye bye, les étrennes !

Pour décider de participer à une manifestation, ou pas, il ne suffit pas de prendre en considération le mot d’ordre de l’appel à la mobilisation. Mieux vaut souvent se soucier aussi de l’identité et des opinions des autres participants. S’il y a des débordements, certains médias – et les autorités aussi sans doute – évoqueront des « casseurs », des individus isolés, incontrôlables… ils ont répondu, eux aussi, à l’appel car, tout écervelés qu’ils puissent être, ils ont développé une véritable haine de l’autre – et du juif, donc d’Israël en particulier.

Ne pas mêler ses pas aux tenants du nouvel antisémitisme, c’est une raison supplémentaire de ne pas manifester.   

Pour une autre manifestation

Il y a, en revanche, une manifestation à laquelle on rêverait de participer et on rêve…

J’étais à Londres au moment des attentats de « seven-seven », le 7 juillet 2005, et j’avais été alors frappé par la timidité de la réaction des nombreuses communautés musulmanes devant la trahison des terroristes, de jeunes musulmans nés et élevés outre-Manche et qui, embrigadés dans les rangs islamo-fascistes, avaient tourné le dos tant à la société britannique qu’à une vision modérée de l’Islam. Rien, pas de réaction, hormis, rapidement, des cris d’orfraie devant la moindre interrogation sur une certaine complaisance de leur part à l’égard des extrémistes. Islamophobie, injure suprême !

Comparaison n’est pas raison. Mais on se demande si la réponse des musulmans de France est à la hauteur devant l’emprise croissante des extrémistes, des islamistes, sur une partie des leurs, et sur la poussée d’antisémitisme à laquelle nous assistons…

Certes, Dalil Boubakeur, recteur de la Grande mosquée de Paris et président du Conseil français du culte musulman, a présenté au mois de mai un plan pour lutter contre la menace djihadiste. Certes, il a dénoncé toutes formes d’antisémitisme depuis l’Élysée, où il était reçu par François Hollande, comme tous les plus hauts représentants des religions de France, mardi 22 juillet. Mais, à chaque fois, il a tout de même renvoyé la responsabilité sur les « autres » – en invitant à surveiller « les fils d’Européens qui se rendent dans les mosquées » puis, en prétendant que les musulmans ne sauraient être antisémites car ils sont eux-mêmes victimes de racisme…

Non, ce qu’il aurait pu faire, ce qu’il pourrait faire, Dalil Boubakeur, ce serait appeler à une authentique manifestation pour la paix et contre l’antisémitisme, une manifestation où, derrière les musulmans de France, tous les citoyens de bonne volonté se retrouveraient pour dénoncer le péril islamo-fasciste, bête immonde qui poursuit sa lente et funeste ascension au Proche-Orient, comme en France et à travers l’Occident.

Voilà la manifestation, de République à Concorde, via Nation et Bastille, qui laverait l’honneur de la France sali par les excités du métro Barbès-Rochechouart. Voilà la vraie manifestation pour Gaza et les Gazaouis.

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