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Des élus américains votent pour renforcer le pouvoir de la NSA

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Les dirigeants de la NSA continuent de faire pression pour avoir accès à plus de données. Crédit : Shutterstock

Malgré les critiques, la NSA continue de défendre ses pratiques. Apparemment, la commission du Sénat américain chargée d’étudier les questions liées aux renseignements semble d’accord avec l’agence. Mardi 8 juillet, elle a décidé d’adopter une loi sur la cybersécurité qui permettrait à la NSA encore plus de liberté en matière de collecte de données. 

Partage de données en temps réel

Pour les responsables de l’agence, il s’agit de renforcer la sécurité d’entreprises privées qui sont la cible de cyberattaques. Cette proposition de loi fait voler en éclat les barrières légales qui empêchent la NSA de collecter des données en temps réel afin de contrer une attaque ou connaître son auteur.

Pour les associations qui militent pour le respect de la vie privée, cette loi offre beaucoup plus qu’un nouvel outil pour lutter contre les cyberattaques. Car la NSA pourra à présent collecter des données sous un prétexte relativement peu clair et défini, regroupé sous le terme de « cybersécurité ».

Plus précisément, la NSA (ainsi que d’autres agences de renseignements) pourront conserver et utiliser des données dès lors qu’elles ont transité, été stockées ou utilisées dans un système vulnérable ou qui a fait l’objet d’une cyberattaque. De plus, cette utilisation de données se fera totalement au mépris de la politique de beaucoup d’entreprises qui garantissent la confidentialité des données personnelles de leurs clients.

Pour et contre

Face à cette loi, deux camps s’affrontent. D’un côté, ceux qui ont voté en faveur de la proposition comme le républicain Mike Rodgers et le démocrate Dutch Ruppersberger, qui ont déclaré que « ces attaques ont coûté des milliards de dollars en emplois et propriété intellectuelle à notre pays. Nous sommes confiants sur le fait que le Sénat et le Parlement voteront une loi finale contre cette menace qui sécurisera nos réseaux et protégera notre vie privée et nos libertés civiles. »

De l’autre côté, deux sénateurs ayant voté contre la loi ont rappelé : « Nous avons déjà constaté comment le gouvernement fédéral a utilisé des failles afin de collecter des informations sur la vie privée des Américains au nom de la sécurité. » En 2012, une loi similaire sur la cybersécurité avait été rejetée par le Sénat. Avec l’affaire Snowden et l’impopularité des agences de renseignements, les lobbyistes auront du mal à faire voter celle-ci.

De plus, 2014 est l’année des élections de mi-mandat (« Midterm »), ce qui signifie que beaucoup d’élus ne souhaiteront pas se mettre leur électorat à dos en vue de leur réélection. 

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