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Épidémie de chikungunya dans les Antilles: faut-il s’en inquiéter?

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Le moustique tigre (Crédit:mycteria/Shutterstock) 

Quand on parle du virus du chikungunya, ce sont immédiatement les souvenirs de l’épidémie de 2005-2006 qui refont surface. Un tiers de la population des îles de la Réunion et de Mayotte a été touché par le virus. Cette année, le moustique vecteur se dirige vers les Antilles. Ce virus, transmis par la piqûre du moustique tigre, cause de fortes fièvres, des douleurs articulaires et des éruptions cutanées. Il n’y a plus de temps à perdre pour mettre en place une politique intense de prévention à destination des populations locales et des 400 000 métropolitains qui viennent durant les grandes vacances.

Eviter la propagation du moustique porteur du virus  

Le chikungunya diffère des autres épidémies par son mode de développement. Il est très compliqué de contrôler ou de réduire le nombre de moustiques tigres susceptibles de porter le virus. Les autorités mènent des actions pour éviter la multiplication des eaux stagnantes.  

En Guadeloupe, on voit la création de la « brigade anti-chik ». Cette association, composée de 250 jeunes en insertion, s’adresse aux populations locales pour les informer des gestes à adopter. Pour mener à bien leur lutte, les jeunes de la brigade anti-chik font du porte-à-porte. Ils rappellent que la moindre parcelle d’eau stagnante peut être le lit de futures larves de moustiques. Il faut donc faire attention à bien vider les vases, retourner les coupelles des pots de fleurs, vider les gouttières, etc.

La situation est d’autant plus inquiétante que pour les Antilles le mois de juillet  annonce le début de la saison des pluies. Le taux d’humidité augmente fortement durant trois mois. L’augmentation des pluies va de pair avec l’augmentation des larves de moustiques. On craint donc que l’épidémie s’aggrave et se répande vers la Guyane.

Une inquiétude est aussi exprimée concernant les vacanciers. On peut craindre qu’un des 400 000 métropolitains ramène un moustique vecteur du virus vers le continent. L’épidémie pourrait alors s’étendre en Europe comme ce fut déjà le cas auparavant.  

Protéger la population

Pour lutter contre le chikungunya, la meilleure chose reste la protection individuelle contre les piqûres de moustique. Une intense campagne de prévention est lancée, pour toucher dans un premier temps les locaux.

Des messages publicitaires tournent en boucle dans les médias en français et en créole pour rappeler les gestes de protection individuelle. Il est vivement conseillé de porter des vêtements imprégnés d’insecticide et d’utiliser des bombes anti-moustiques. Concernant la protection des enfants, les poussettes doivent impérativement être munies de moustiquaire.     

Beaucoup de personnes travaillant dans le milieu du tourisme craignent une baisse considérable des réservations. On se souvient du cas de la Réunion en 2005, qui s’est retrouvée complétement désertée après l’annonce de l’épidémie. Cependant, à force de ne pas vouloir effrayer les touristes, beaucoup ignorent les véritables risques de l’épidémie.

Les cas de contamination

La ministre de la santé, Marisol Touraine, annonce la découverte de 5000 nouveaux cas toutes les semaines. Un effort considérable va devoir être fourni par les établissements de soins pour accueillir tous ces nouveaux patients.

Il n’existe pas de traitement contre le virus. Les médecins peuvent seulement atténuer la douleur en donnant un traitement contre les symptômes. En général, la prescription se fait à base d’antalgiques et d’anti-inflammatoires. Pour s’occuper des patients, de nombreux congés du personnel soignant vont devoir être reportés.  

 

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