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Espagne: avec Pedro Sanchez, la gauche a-t-elle son Matteo Renzi?

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Il y a quelques semaines encore, Pedro Sanchez était inconnu du grand public. Ce député de 42 ans, économiste de formation, vient d’être élu secrétaire général du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), première force d’opposition au gouvernement conservateur de Mariano Rajoy.

Ce politicien aux allures de Cary Gran entend incarner le renouveau de sa formation politique exsangue. Dimanche 27 juillet, dans son discours d’investiture, celui que l’on surnomme déjà «Pedro el Guapo», «le beau Pedro», a appelé la gauche à «remettre l’Espagne en marche».

«Ca suffit les complexes», dit-il lorsqu’on l’interroge sur les débâcles électorales du Parti socialiste. Au pouvoir entre 2004 et 2011, le PSOE est accusé d’avoir fait plonger l’Espagne dans le marasme économique après l’éclatement de la bulle immobilière en 2008.

«Militant de base»

Le parti a pris une nouvelle claque lors des élections européennes, le 25 mai, contraignant Alfredo Perez Rubalcaba à céder sa place à la tête du PSOE. Devenu la coqueluche des plateaux télé, Pedro Sanchez a balayé ses concurrents, en obtenant mi-juillet 49% des voix des militants.

Passionné de basket – il mesure 1m90 –, le nouveau chef de file de la gauche soigne son image et se départit rarement de son large sourire. Dans sa vidéo de campagne, il fait parler ses proches et sa femme, Begona, qui le décrit comme un père idéal avec leurs deux filles, âgées de 7 et 9 ans.

«Je suis un militant de base qui, il y a un an et demi, n’était pas en politique», aime-t-il souligner. Pedro Sanchez fut chef de cabinet du haut représentant de l’ONU pendant la guerre du Kosovo. En matière de politique intérieure, il est un peu l’éternel remplaçant : il est devenu député (entre 2009 et 2011, puis à nouveau en 2013) après la démission de deux socialistes au Congrès.

Droit à l’avortement

Dimanche, c’est sous les acclamations que le nouveau leader s’est attaqué aux mesures les plus impopulaires de l’actuel gouvernement. Il promet notamment d’abroger la réforme du travail (l’un des instruments de la politique d’austérité), de lutter contre la fraude fiscale (l’une des plaies de l’économie espagnole) et de publier chaque trimestre les comptes du parti.

Pedro Sanchez veut, si les socialistes revenaient au pouvoir, une loi d’égalité salariale entre les hommes et les femmes. Il se dit déterminé à préserver le droit à l’avortement et s’oppose au référendum sur l’indépendance de la Catalogne qui doit avoir lieu en novembre prochain.

Si des primaires ouvertes doivent encore désigner celui qui affrontera la droite aux élections législatives de 2015, c’est bien un discours-programme qu’a prononcé Pedro Sanchez. Ce dernier répète d’ailleurs à l’envi : «Je veux être celui qui mettra à la retraite Mariano Rajoy.»

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