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Etats-Unis: les employeurs n’ont plus à couvrir les contraceptifs

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Holly Bolly a remporté une grande victoire pour les religieux sur le gouvernement américain. Crédit : Shutterstock
 

C’est une grande bataille que Barack Obama a perdu cette semaine. Dans l’affaire Burwell contre Hobby Lobby, sa politique de santé publique a été sérieusement remise en cause par la Cour Suprême.

Chrétiens fondamentalistes contre Obama

Pour comprendre, il faut revenir un peu en arrière. La chaine de magasins Hobby Lobby, qui vend des objets de décoration et tout ce qui peut être utile pour une maison dans 561 enseignes à travers le pays, est possédée par David Green, un chrétien évangéliste milliardaire qui entend faire le maximum pour diffuser les valeurs prônées par son église.

Or, depuis la mise en place de l’Affordable Care Act en 2010 par Barack Obama, qui permet aux assurés un minimum de services de leur assurance santé, David Green se retrouve obligé de payer pour la contraception de ses employés. Totalement opposé aux contraceptifs ou à l’avortement, il décide de livrer bataille en invoquant sa liberté de culte qui lui donnerait le droit de refuser de les financer.

Des grandes répercussions

Après avoir perdu devant plusieurs tribunaux, la Cour Suprême a décidé de lui donner raison ce lundi 30 juin. Et ce au grand dam de Sylvia Burwell, la secrétaire d’Etat à la Santé qui représentait l’administration Obama dans cette affaire. Car à présent, non seulement un employeur pourra contourner la loi fédérale qui lui imposait de financer la contraception d’une employée avec son assurance santé, ce qui aura des conséquences désastreuses pour toutes celles qui n’ont pas les moyens de la financer avec leurs bas salaires, mais cela ouvre de plus la porte à toutes sortes de contestations basées sur la religion de l’employeur qui pourra imposer ses croyances à ceux qui dépendent de lui.

Tout s’est finalement joué autour du Religious Freedom Restoration Act de 1993, qui garantit aux citoyens de ne pas être contraints par le gouvernement dans l’exercice de leur foi, exception faite lorsque celle-ci va à l’encontre des intérêts gouvernementaux.

La Cour Suprême a donc décidé de reconnaître le financement de la contraception comme allant à l’encontre de la liberté de religion, ouvrant la voie à tous ceux qui s’estiment abusés par le gouvernement, et avec toutes les dérives que cela pourrait entrainer.

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