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Inde: des «armes» contre les agressions sexuelles

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Les autorités indiennes essaient tant bien que mal de contenir les marées humaines qui défilent afin que justice soit faite aux femmes victimes de viol (Photo:RameshLalwani/Flickr).

La population indienne se dresse contre de sordides agressions

Le mois passé encore, la presse du monde entier s’indignait de la multitude d’agressions abjectes commises sur des femmes indiennes. A la mi-juin, deux cousines âgées de 14 et 15 ans ont été retrouvées pendues à un arbre après avoir été violées par plusieurs villageois appartenant à une caste supérieure à la leur. La famille, qui appartient à la caste des « intouchables» a reçu des menaces de mort. Dans les jours qui suivirent, une multitude de personnes, femmes et hommes, se sont réunies pour que la police recherche les principaux suspects. Ils refusèrent de descendre les corps tant que la police n’investiguait pas. Les policiers étaient ivres. Il y a quelques semaines, une femme s’est fait violée par des policiers après avoir refusé de leur verser un pot de vin.

La population se soulève et s’indigne contre une police souvent misogyne et sclérosée. Le sort des femmes en Inde est inquiétant. Dans certains villages reculés, tuer les filles dès la naissance est monnaie courante. Dans le reportage, «Le pays qui n’aimait pas les femmes », des hommes expliquent même que le viol collectif est un moyen de châtier une femme qui aurait provoqué ou eu une relation amoureuse avec un homme hors-mariage. Même un haut représentant des autorités indiennes aurait déclaré que «parfois le viol est injuste, d’autres fois non ».

Des initiatives qui pallient l’inefficacité des polices locales?

Préocupés par ce problème, certains étudiants décident eux même de venir en aide aux femmes du pays. A l’instar de ces deux étudiantes, Anjalo Srivastava et Diksha Pathak, qui ont conceptualisé un « jeans anti-viol». Le jeans est équipé d’un bouton électronique que les femmes peuvent activer rapidement. Plus de 200 postes de police sont reliés au système. La victime peut alors être localisée. Le jeans coûte moins de 1$ à la fabrication pour une durée de batterie de 3 mois.

Mais ces jeunes femmes ne sont pas les seules à inventer des dispositifs anti-viol. Des étudiants avaient déjà imaginé le soutien-gorge électrifié ou les sandales électriques qui permettent de blesser l’agresseur.

Ces entreprises révèlent bien souvent l’inefficacité des polices locales qui peinent à enquêter, à sanctionner les coupables et peuvent dans certains cas être directement impliquées. Dans certains villages, les policiers organisent seulement une transaction entre la victime et ses agresseurs.

Pour faire réfléchir les populations, un organisme a fait une expérience sociale. Ils ont garé une camionnette blanche dans les rues de Delhi d’où sortaient des cris de femme. Sur 22 des passagers, seulement trois hommes ont réalisé la scène et tenté d’aider la femme en danger. Parmi eux, un homme de 78 ans qui frappa la voiture à l’aide de sa canne ou un jeune homme qui appella les policiers. Le reste des hommes entendent les hurlements et passent leur chemin.   

  

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