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«Isolé, le Hamas cherche à exister en frappant Israël»

09.07.2014 par La Rédaction

Entretien avec Frédéric Encel, docteur en géopolitique, spécialiste du Proche et du Moyen-Orient.

Les tensions entre le Hamas, mouvement islamiste palestinien, et Israël se sont multipliées ces derniers jours. Des roquettes palestiniennes ont été tirées mardi soir et mercredi depuis Gaza, notamment contre Tel Aviv et Jérusalem. Israël a répliqué, frappant la bande de Gaza et causant la mort de plusieurs dizaines de Palestiniens.

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JOL Press : Les tensions entre Gaza et Israël ont atteint un nouveau degré d’importance hier soir, après plusieurs échanges de tirs entre le Hamas et l’État hébreu. Que cherche le Hamas en attaquant Israël ?
 

Frédéric Encel : Le mouvement islamiste palestinien cherche avant tout à exister ! Son problème crucial, c’est de constituer un acteur dans la région ; or depuis les débuts de la féroce répression en Syrie et son éviction du pays, puis, surtout, le retour en force des nationalistes anti-Frères musulmans en Égypte, le Hamas est politiquement très isolé et financièrement affaibli. Il doit donc jouer la tension. 

JOL Press : Le Hamas a en effet perdu le soutien de l’Égypte depuis la chute de Mohamed Morsi il y a un an. Quel impact cela a-t-il eu sur le mouvement islamiste ? Est-il vraiment en position de faiblesse ?
 

Frédéric Encel : Cela a eu un impact immédiat, oui. Car Le Caire a accentué son blocus de la frontière égypto-gazaouie, sous laquelle passent des centaines de tunnels de contrebande dont la plupart sont exploités par le mouvement… Il s’agit d’une lourde perte sèche en financements et en matériels. Sur le plan politique aussi la situation est du coup assez critique, car les Frères musulmans au pouvoir à la frontière, à la tête de l’État arabe le plus puissant, était une exceptionnelle aubaine pour le Hamas. Ce temps est révolu. 

JOL Press : Par qui est-il soutenu – politiquement et économiquement – aujourd’hui ?
 

Frédéric Encel : Par le Qatar, toujours prompt à jouer la politique du pire… L’Arabie saoudite, craignant la montée en force de la concurrence idéologique et théologique des Frères, a cessé de soutenir le Hamas, tout comme la Syrie, on l’a vu. Or, afin de se substituer à l’Iran chiite qui le finançait dans les années 2000, le micro-émirat a pris la relève voilà trois ans. Mais à part Doha, rarissimes sont les capitales à soutenir un Hamas qui n’est jamais parvenu à convaincre, ni quant à sa gouvernance à Gaza, ni quant à sa capacité à intégrer un vrai processus de paix en reconnaissant d’une part Israël, d’autre part les traités internationaux signés par l’Autorité palestinienne elle-même! 

JOL Press : En avril, le Hamas et l’OLP avaient conclu un accord de réconciliation. Quel était l’enjeu de cet accord ? Celui-ci risque-t-il d’être remis en cause ?
 

Frédéric Encel : L’enjeu était pour le Hamas d’obtenir une légitimation internationale. Or son offensive balistique actuelle sur Israël va le renvoyer dans un statut de paria. Pour l’Autorité palestinienne, il s’agissait d’exercer des pressions sur le gouvernement israélien pour l’inciter à davantage de concessions dans les pourparlers. Mahmoud Abbas reproche à Benyamin Netanyahou de ne pas lui donner assez d’éléments, donc d’arguments, face à un Hamas extrêmement agressif. Cela dit, même si le président palestinien affiche ostensiblement sa solidarité avec le Hamas quand celui-ci est en conflit avec Israël, sa politique demeure la non-violence et les négociations. Autrement dit, l’accord de gouvernement commun risque bien d’exploser en cas d’aggravation des violences.    

JOL Press : Quel est l’objectif et la stratégie du gouvernement israélien vis-à-vis du Hamas aujourd’hui ?
 

Frédéric Encel : Pour tous les gouvernements israéliens successifs, travaillistes comme nationalistes, le Hamas est clairement une organisation ennemie, car elle n’a jamais reconnu l’État juif ni entamé des pourparlers avec lui. Du reste, c’est très précisément ce que dit la communauté internationale. L’objectif d’Israël a donc toujours été depuis Oslo (1993) son affaiblissement politique et militaire. Comment y parvenir ? En l’isolant diplomatiquement par des accords secrets avec l’Égypte – naguère Moubarak et aujourd’hui al-Sissi – et en frappant ponctuellement ses chefs militaires ou ses infrastructures.

JOL Press : Avigdor Lieberman, ministre des Affaires étrangères, a annoncé la dissolution de l’alliance entre son parti ultra-nationaliste et le Likoud. Il reproche au Premier ministre de ne pas être intervenu de manière massive à Gaza. Quels enjeux politiques cela représente-t-il pour Benjamin Netanyahou ?
 

Frédéric Encel : Pour l’heure, c’est peu préoccupant pour le Premier ministre israélien car cet accord valait surtout d’un point de vue électoral, en préparation du dernier scrutin en date. Mais une fois entrés à la Knesset, les députés du parti Israël Beitenou [« Israël est notre maison »] ont siégé et siégeront aux côtés du Likoud. Si vraiment Lieberman, familier de cette posture de matamore et du « retenez-moi ou je fais un malheur », décidait de quitter le gouvernement, l’alternative pour Netanyahou serait soit les ultra-orthodoxes – détestés par le grand parti laïc pivot de la coalition et par les russophones derrière Lieberman lui-même ! – soit la gauche. Je n’y crois pas ; ce gouvernement de coalition, qu’on le veuille ou pas, est fort solide…  

Propos recueillis par Anaïs Lefébure pour JOL Press

——–

Frédéric Encel est docteur en géopolitique, professeur à l’ESG Management School et maître de conférences à Sciences Po. Il est l’auteur de plusieurs livres, dont Atlas géopolitique d’Israël. Aspects d’une démocratie en guerre (Autrement, 2008, nouvelle éd. revue et augmentée en 2012) et De quelques idées reçues sur le monde contemporain. Précis de géopolitique à l’usage de tous (Autrement, 2013).

La Rédaction


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