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La première journée mondiale des femmes sans voile en France

16.07.2014 par La Rédaction

Entretien avec Nadia B. membre du collectif « femmes sans voile d’Aubervilliers ».

Ce jeudi 10 juillet se tenait à Paris la première journée mondiale des femmes sans voile. En signe de contestation, les femmes rassemblées près de la fontaine des Innocents portaient une marguerite dans les cheveux. Cette journée, créée d’abord au Québec, est relayée en France par le collectif « Femmes sans voile d’Aubervilliers». Ces femmes de culture musulmane entendent combattre toute forme de discrimination envers les femmes qui font le choix de ne pas mettre le voile.

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Les « Femmes sans voile d’Aubervilliers» veulent ouvrir le débat. (Crédit:Lisa S/Shutterstock)

JOL Press : A partir de quelle idée le mouvement est-il né ?
 

Nadia B. : Nous sommes trois femmes d’Aubervilliers à l’origine du mouvement. Nous ne comprenions pas l’augmentation du nombre de toutes ces jeunes femmes et femmes qui se voilent. Cela se produit surtout chez les jeunes. En creusant un petit peu, nous avons compris que les jeunes filles le portent parce que, pour elles, le voile était sacré. Nous nous sommes dit : « Il est temps de s’exprimer ». Nous avons choisi cette journée pour le faire. Nous avons également écrit un texte qui démontre nos inquiétudes.

JOL Press : Comment décrire la position des jeunes filles sur le voile ? 
 

Nadia B. : J’ai discuté sur la question du voile avec une de mes élèves de Troisième. Je lui ai dit que le voile était antérieur à l’islam, que le voile n’est pas lié à l’islam. Cette élève m’a dit « Madame, avec les propos que vous venez de me dire, je suis en mesure de tuer ». Pour elle, le voile était sacré et je venais de blasphémer. C’est des choses comme ça qui me font peur. On sent qu’elle le porte parce que pour elle le voile est sacré et obligatoire.

JOL Press : Les femmes qui s’obligent à porter le voile le font donc pour les mauvaises raisons ?
 

Nadia B. : Pour nous, oui, car ce sont des exigences d’hommes. Pour nous, l’islam n’oblige pas les femmes à porter le voile. Le seul verset du Coran qui parle du voile est interprété par certains comme une obligation et par d’autres comme pas nécessaire. J’ai vécu dans un monde qui ne donnait aucune exigence du voile. Et maintenant, avec la nouvelle génération, le voile devient obligatoire. On est sur deux générations différentes avec deux conceptions différentes. Pour nous, le voile est défendu par le patriarcat, peu importe la société, ou même la religion. Dans ce cas, le corps de la femme ne lui appartient pas vraiment.

JOL Press : Avez-vous reçu des pressions, des remarques ?
 

Nadia B. : Oui, beaucoup de femmes se font importuner et cela est inacceptable. Ce sont souvent des jeunes hommes qui nous critiquent en nous disant : « Couvrez-vous », « Ayez une tenue convenable ». Cela peut aller jusqu’à des insultes : « Vous ressemblez à une pute ». Ça leur semble normal de rappeler à l’ordre les jeunes femmes. Physiquement, il y a aussi quelques types d’agressions. Les femmes ne déposent pas de plaintes et cela est inacceptable.

JOL Press : Durant la première « journée des femmes sans voile » quels types de femmes sont venues vous soutenir ?
 

Nadia B. : Il y avait environ une centaine de femmes. La plupart était des femmes d’un certain âge. Quelques jeunes sont venues pour discuter positivement. D’autres en revanche sont venues poser des problèmes. Les jeunes ne sont pas encore dans notre combat. Elles sont sous la coupe de la conception archaïque. C’est maintenant qu’il faut faire le travail pour que la jeunesse prenne conscience de ce problème. Pour la plupart des jeunes, le voile reste encore sacré.

JOL Press : Quel était votre objectif après la journée ?

Nadia B. : Notre objectif était d’ouvrir le débat sur le voile. Est-ce que toutes les femmes ont la posibilité de s’exprimer ou pas ? Quant à nous, nous avons un point de vue à défendre. Nous appartenons à la culture musumane. Nous avons les mêmes aspirations que toutes ces femmes à travers le monde qui luttent pour l’égalité des droits. Ces femmes se disent libres de porter le voile. Pour nous, notre corps nous appartient et c’est cela notre liberté. Nous ne voulons pas que le voile devienne dans notre communauté un critère pour juger notre relation à la religion.

Il est inacceptable en France, pays laïc, de vivre cette contrainte. Que dans notre communauté des hommes se permettent de nous rappeler à l’ordre, c’est pour moi innaceptable. On ne peut pas accepter de telles attitudes. Nous combattons le contenu symbolique du voile. Pour les femmes qui vivent dans des pays où le voile est obligatoire, d’autres choses s’impose à elles comme la polygamie, l’interdiction à l’éducation. On pense souvent à toutes celles qui dans ces pays se battent pour la liberté, l’égalité, pour avoir un corps libre. En Iran quand un cheveu dépasse un policier peut se permettre de faire une remarque à la dame et si elle répond elle est emprisonnée. Le voile n’est pas quelque chose à prendre à la légère.

JOL Press : Quels sont les projets futurs de votre collectif ?
 

Nadia B. : Nous nous exprimons dans un objectif pédagogique. Cela veut dire que nous allons toujours essayer de trouver quels sont les moyens d’approfondir la question, d’ouvrir des débats. On veut donner tous les éléments aux nouvelles générations pour qu’elles puissent choisir. Si on doit continuer notre action, c’est certainement dans l’objectif de créer des éléments de réflexion. Pourquoi ne pas amener des représentants religieux, des écoles religieuses qui donnent des arguments contraires au discours des islamistes. 

JOL Press : Est-ce que ce débat peut s’étendre à l’échelle nationale ?
 

Nadia B. : Si on n’ouvre pas le débat on est responsable. La jeunesse aujourd’hui n’a qu’une seule vision, pour elle le voile est obligatoire dans la religion musulmane. L’Etat français doit faire un travail. Il doit définir le contenu symbolique du voile. Pourquoi on considère que le voile n’est que religieux alors qu’il recouvre le corps d’une femme dans l’espace publique. Même dans l’espace privé. 

 

La Rédaction


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