• À propos
  • L’équipe
  • Contact
  • Mentions légales
  • Politique de confidentialité
  • Facebook
  • Twitter
  • RSS
La Revue Internationale
  • UNION EUROPÉENNE
  • RUSSIE
  • AMÉRIQUES
  • ASIE
  • AFRIQUE
  • MOYEN-ORIENT
  • LE MONDE DE DEMAIN
Actualités

La Tunisie durcit le ton contre le djihadisme

21.07.2014 par La Rédaction

Entretien avec Vincent Geisser, chercheur à l’Institut français du Proche-Orient (Ifpo) de Beyrouth, spécialiste de la Tunisie.

Le gouvernement tunisien a annoncé, samedi 19 juillet, la fermeture de toutes les mosquées qui ne sont pas sous le contrôle des autorités et qui appellent au djihad. Les médias qui diffusent des messages de groupes islamistes radicaux seront également fermés.

[image:1,l]
 
Le Premier ministre Mehdi Djomaa a décidé de fermer immédiatement toutes les mosquées qui ne sont pas sous le contrôle des autorités (Photo: Shutterstock.com)
JOL Press : Dans quel contexte s’inscrivent ces mesures sécuritaires ?
 

Vincent Geisser : Ces mesures font suite à la mort de 15 soldats tunisiens, mercredi 16 juillet, lors d’une attaque revendiquée par un groupe islamiste lié à Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi). Plus largement, ces décisions s’inscrivent dans un contexte de flambée du terrorisme à la frontière tuniso-algérienne. Les mesures prises par le gouvernement sont à la hauteur de l’événement : c’est le plus lourd bilan enregistré par l’armée depuis l’indépendance en 1956.

De nombreux Tunisiens considèrent ces militaires comme des martyrs. L’armée tunisienne a plutôt une bonne image – c’est suffisamment rare dans le monde arabe pour être souligné. En janvier 2011, l’armée s’était portée «garante de la révolution», permettant d’éviter un bain de sang. Elle est perçue comme l’une des institutions assurant le processus de démocratisation.

JOL Press : Comment a évolué l’islamisme radical depuis la «Révolution de jasmin» et la chute de Ben Ali ? 
 

Vincent Geisser : L’islamisme radical n’est pas apparu en 2011. Ce phénomène existait déjà du temps de Ben Ali. La Tunisie est un petit pays sur le plan démographique (environ 10 millions d’habitants), mais un grand pourvoyeur de djihadistes. Ce qui est nouveau, c’est la volonté farouche des djihadistes salafistes de commettre des actes terroristes et meurtriers à des moments clés de la construction démocratique tunisienne.

La Tunisie est le seul Etat du monde arabe à avoir bien géré sa post-révolution. Il n’y a pas eu de retour de l’autoritarisme comme en Egypte ou d’instabilité politique comme en Libye. Mais à chaque fois que le pays a atteint sa vitesse de croisière démocratique, les terroristes ont frappé. 

JOL Press : Qui sont les djihadistes salafistes qui commettent des attaques en Tunisie ? 
 

Vincent Geisser : Il s’agit majoritairement de jeunes désœuvrés, issus des milieux populaires et venant de l’intérieur du pays. Cela étant, on ne connaît ni leurs buts, ni leurs commanditaires. Les enjeux qui animent les djihadistes tunisiens dépassent largement leur dimension nationale. Selon moi, il est clair que ces groupes répondent aux agendas de grandes puissances régionales qui ont tout intérêt à ce que le processus démocratique tunisien n’aboutisse pas. Pour les Etats autoritaires de la région, qu’il s’agisse de la Syrie ou des pays du Golfe, le modèle tunisien est le modèle à abattre. 

JOL Press : Le gouvernement tunisien a-t-il encore la main dans la lutte contre le terrorisme ? 
 

Vincent Geisser : La lutte contre le terrorisme fait hypocritement consensus dans le monde arabe. Mais la situation de la Tunisie est particulière : contrairement à ses voisins du Golfe, elle doit lutter contre le terrorisme tout en défendant sa démocratie encore adolescente. La Tunisie ne peut pas combattre les groupes djihadistes en portant atteinte aux droits fondamentaux de ses citoyens (en procédant à des arrestations massives par exemple).

On peut restreindre l’espace de liberté au nom de la lutte anti-terroriste, mais pas au point de revenir à un régime autoritaire. C’est le grand défi auquel est confronté la Tunisie.

La Rédaction


Ben Ali Mosquées Printemps arabe Révolution de jasmin Salafistes Terrorisme Tunisie
Tribune à la une
Otages en Iran : ne nourrissez pas le crocodile

Otages en Iran : ne nourrissez pas le crocodile
Hamid Enayat est un analyste, militant des droits de l’homme et opposant politique iranien basé en France. ...

Idées
lri-ipad

Newsletter

Pour vous abonner à la newsletter La Revue Internationale, remplissez le formulaire ci-dessous.

Bakou évacue son ambassade en Iran

Bakou évacue son ambassade en Iran

27.01.2023
En Continu
Le sentiment anti-allemand renforcé en Pologne

Le sentiment anti-allemand renforcé en Pologne

27.01.2023
En Continu
Trump fait son retour sur Meta

Trump fait son retour sur Meta

26.01.2023
En Continu
Commerce florissant entre Moscou et New Delhi

Commerce florissant entre Moscou et New Delhi

26.01.2023
En Continu
Sur le même sujet
<strong>La politique intérieure et extérieure du Kazakhstan : une opportunité pour renforcer les liens entre Paris et Astana</strong>

La politique intérieure et extérieure du Kazakhstan : une opportunité pour renforcer les liens entre Paris et Astana

22.12.2022
Actualités

Une fois de plus, cette année écoulée aura été riche en bouleversements politiques. L’année 2022 restera marquée au fer rouge par le conflit en Ukraine et ses secousses aux quatre

Flagrant délit de désinformation pour Moscou

Flagrant délit de désinformation pour Moscou

26.10.2022
Actualités

Mercredi 26 octobre, le gouvernement slovène a fait savoir que le gouvernement russe avait utilisé des photos de déchets slovènes, prétendant qu’il s’agissait de déchets ukrainiens, pour étayer sa thèse

L’attaque du pont de Kertch fragilise Poutine

L’attaque du pont de Kertch fragilise Poutine

09.10.2022
Actualités

Suite à l’attentat perpétré sur le pont de Crimée samedi matin ayant causé la mort de trois personnes et l’effondrement partiel de la structure, Vladimir Poutine a convoqué lundi 10

Humayoon Azizi, l’ambassadeur qui résiste aux talibans

Humayoon Azizi, l’ambassadeur qui résiste aux talibans

15.08.2022
Actualités

Depuis la chute du régime, l’ambassadeur d’Afghanistan à Paris, Humayoon Azizi, refuse de reconnaître les talibans, et continue d’exercer sa représentation diplomatique au nom de la République islamique d’Iran.  Réduction

Revue Internationale
  • Facebook
  • Twitter
  • RSS
  • Grand Angle
  • Idées
  • En Continu
  • Union Européenne
  • Russie
  • Amériques
  • Asie
  • Afrique
  • Moyen-Orient
  • À propos
  • L’équipe
  • Contact
  • Mentions légales
  • Politique de confidentialité
© 2017 La Revue Internationale. Tous droits réservés.
Scroll to top
Aller au contenu principal