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Le message d’espérance des moines d’Abou Gosh en Israël

10.07.2014 par La Rédaction
Le message d’espérance des moines d’Abou Gosh en Israël

Mercredi 9 juillet 2014. Le Hamas, depuis Gaza, poursuit ses tirs de roquettes. Tsahal ne se contente plus d’activer son système de défense sol-air, son « bouclier d’acier », elle riposte. Alors que – situation inédite – l’allongement de la portée des projectiles palestiniens place 75% de la population d’Israël dans la ligne de mire, les interventions israéliennes – au moins 550 en deux jours – font mouche et auraient fait quelque 35 victimes à Gaza de mardi à mercredi. Et, pourtant, par souci de respecter la légalité internationale et d’éviter toute bavure qui aggraverait inéluctablement une situation déjà complexe et périlleuse, les forces de l’Etat hébreu affirment prévenir, par téléphone, les occupants des habitations visées, car soupçonnées d’abriter des terroristes…

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Une mosquée tchétchène en Israël

C’est dans ce contexte que nous prenons la direction d’Abou Gosh pour une rencontre du « troisième type »… Abou Gosh, à l’ouest de Jérusalem, dans les monts de Judée, est une illustration exemplaire de la complexité des relations entre Israéliens et Palestiniens, chrétiens aussi, au cœur de la Terre Sainte.

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Impossible d’ignorer une apparition aussi inattendue. Abou Gosh est un de ces bourgs israéliens peuplés majoritairement, historiquement, de Palestiniens. Récemment, en décrétant, sans preuves scientifiquement irréfutables, que « ses » musulmans étaient originaires de Tchétchénie, l’édile local a attiré l’attention de Ramzan Kadyrov, le président tchétchène. Touché, le mégalomane – et charitable – allié de Vladimir Poutine a offert six millions de dollars pour l’édification de la deuxième plus grande mosquée du Proche-Orient, après celle d’Al-Aqsa dans le vieux Jérusalem. Vision surnaturelle que cette construction surdimensionnée, flanquée de quatre minarets, pas un de moins.

Un peu de France en Terre Sainte

Quelques centaines de mètres et nous arrivons à destination. Derrière un haut mur ancestral, un oasis de verdure – palmiers, oliviers, lauriers roses et tous les plus beaux spécimens de la flore méditerranéenne -, un petit bout de France offert à la République balbutiante en 1873 par le sultan ottoman, c’est l’Abbaye Sainte-Marie de la Résurrection, un monastère depuis 1900, qui s’organise autour d’une église construite, au XIIème siècle, par des croisés, les Chevaliers de l’ordre hospitalier de Saint-Jean – les chevaliers dits de Malte – qui voyaient en Abou Gosh l’Emmaüs de la Bible « à deux heures de marche de Jérusalem ». De nos jours, les gardiens de ce temple bucolique sont huit moines bénédictins, issus du monastère du Bec-Hellouin en Normandie.

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Frère Olivier s’apprête à fêter le 37ème anniversaire de son arrivée à Abou Gosh, le 10 juillet 1977, un an et quelques mois après les trois moines pionniers, envoyés du Bec-Hellouin par un père abbé animé par une tendresse pour cette terre, la « terre de nos racines ». « N’oublions jamais d’où nous venons », se plaisait à répéter celui-ci… Frère Olivier, Breton d’origine, élevé dans le Berry, qui, en réponse à une irrésistible vocation, à la sortie d’un service militaire dans la marine, avait rejoint le Bec-Hellouin, a fait sienne la tendresse de son supérieur et a rejoint, à jamais, la Terre sainte.

Des pèlerins du monde entier

Cet attachement à la « terre de nos racines » se traduit pour Frère Olivier, ordonné diacre de la communauté il y a sept ans, par la mission d’accueillir des pèlerins du monde attirés par la promesse de se trouver à l’Emmaüs Nicopolis, le lieu où, dans le dernier chapitre de l’Evangile selon Saint Luc, le Christ à peine ressuscité apparaît à deux disciples qui, désespérés par sa crucifixion, fuient Jérusalem. Ces pèlerins sont catholiques mais aussi chrétiens de toutes les autres confessions et Frère Olivier les reçoit sans distinction et aime à raconter ses plus cocasses anecdotes : « Un jour, j’ai reçu trente pasteurs protestants indonésiens, papous plus exactement, leur accompagnateur m’informe qu’ils souhaiteraient que je les bénisse. En tant que diacre, je peux le faire mais se pose, bien sûr, la question de la langue. En quelle langue, un moine bénédictin, catholique, français peut-il bénir des pasteurs protestants papous ? En hébreu, me dit-on. Je m’exécute. Alors, certains d’entre eux tombent à genoux et pleurent à grosses larmes. La force des lieux et la preuve qu’il existe bien des âmes pures. » L’accompagnateur de ces religieux papous est juif…

Abou Gosh et l’Abbaye Sainte-Marie de la Résurrection illustrent pour cette communauté bénédictine une tendresse pour la Terre Sainte mais aussi pour les hommes qui, aujourd’hui encore, la peuplent, le « « peuple de la Bible » et le travail œcuménique de ces moines ne sauraient se limiter au seul accueil des chrétiens d’ailleurs. Bien au contraire. Dans ce village arabe au cœur d’Israël, les moines sont parfaitement intégrés au milieu des juifs et des musulmans.

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Le souvenir de Tibhirine

Parce que le contexte géopolitique ne saurait plus d’un instant s’effacer, on songe immédiatement à d’autres moines français, ceux de Tibhirine, martyrs en Algérie en 1996… « Les moines de Tibhirine appartenaient à une autre tradition, c’était des moines trappistes, » s’empresse de corriger Frère Olivier.

« Dom Paul Grammont, notre père abbé, celui qui nous a envoyés ici, avait souhaité que notre présence soit, avant tout, cordiale, sans omettre de nous rappeler la dimension contemplative de notre ordre. » En conséquence, les moines d’Abou Gosh n’ont pas pour mission d’exercer un rôle social direct, pas de médecin comme Frère Luc à Tibhirine. Pour autant, ces bénédictins ne sont pas cloîtrés et ont le devoir d’être à l’écoute de l’Israël historique et contemporaine dans une démarche œcuménique envers les juifs et les musulmans.

Entre « peuples de la Bible »

Souriant, affable, la soutane blanche immaculée, Frère Olivier ne tarit pas d’anecdotes et, abrités de la chaleur par une large toile de jute, on l’écouterait des heures. Longtemps, jusqu’à ce que des restrictions budgétaires et – de son preuve aveu – une certaine radicalisation des esprits rendent l’expérience plus difficile, certains officiers de Tsahal lui rendait visite avec leurs jeunes recrues : « Un jour, il y eut parmi ces soldats un jeune juif orthodoxe qui, manifestement, peinait à cacher ses réticences à ma présence au point de s’éloigner lorsque je m’étais approché pour le saluer. Je leur ai parlé, à lui et à ses camarades. A la fin, je l’ai vu parler à son commandant puis il est venu vers moi. Je m’attendais à des mots durs, il m’a dit :’Frère, je vais vous donner ce que l’on ne vous a jamais donné’. Il a ôté sa veste de treillis et m’a remis ses ‘tsitsit’, les franges que portent aux côtés de leur taille les orthodoxes… »

Même chose avec les musulmans et, notamment, le maire et l’iman de la « grande mosquée »… Ainsi, récemment, les enfants du bourg, musulmans, ont-ils été mis à contribution pour produire les qr codes, ces codes-barres pour smartphones renvoyant directement vers les sites Interne de l’abbaye et de la mosquée. Comme si l’on pouvait espérer sincèrement qu’à Abou Gosh un autre futur était en marche… Le muezzin lance son appel et il est temps de regagner Jérusalem. On interroge une dernière fois Frère Olivier sur les événements de ces derniers jours, l’escalade en cours. « Il m’est difficile de commenter l’actualité, la situation est bien complexe. Je sais ce que je fais, je sais ce que nous faisons ici et je sais aussi, en tant que chrétien, qu’il ne faut jamais perdre l’espérance… »

Par Franck Guillory depuis Jérusalem

 

La Rédaction


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